Edvard Munch


Image de couverture Edvard Munch

Fin du 19e siècle, en Norvège. Edvard Munch est un jeune peintre prometteur, mais c'est aussi un homme tourmenté par ses drames amoureux, sa crainte de tomber malade et taraudé par une idée : être reconnu à la hauteur de son talent... Blessé par les critiques, rejeté par cette bourgeoisie à laquelle il veut appartenir, il finit par trouver refuge auprès des anarchistes. Commence alors l'incroyable destin d'un artiste essentiel du mouvement expressionniste.



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Peter Watkins

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Ce film fait partie de notre première programmation concoctée par nos abonné·e·s!

Il est difficile de décrire avec justesse l'expérience que représente l'écoute de ce film. Lorsque je l'ai vu la première fois, il y a de cela plusieurs années, j'étais restée imprégnée pendant des jours et des jours, tant par la densité du film que par sa forme radicale.

Essai inclassable, le film aborde les jeunes années du peintre norvégien en nous proposant tout sauf une forme conventionnelle et confortable. Il transcende largement la simple biographie et nous permet d'entrer dans la vision subjective du peintre en mélangeant constamment les niveaux, les différentes trames narratives, les styles et les époques.

Faisant appel au travail d'acteurs non professionnels, mais employant les codes du documentaire, le film est tissé de scènes reconstituées qui nous plongent dans l'époque puritaine de cette fin de 19e. Par son montage (d'ailleurs réalisé par Watkins lui-même), le film marie ensemble des procédés en apparence hétérogènes : reconstitutions fictionnelles, images captées sur le vif, montage hachuré, voix off informative, comédiens non professionnels jouant les personnages qu'on interroge... Watkins a poussé très loin le brouillage de nos repères habituels. Il nous offre une chronique historique qui est commentée à mesure, à la fois par une voix off extérieure, mais également par les personnages eux-mêmes qui interrompent le fil de la fiction pour préciser des choses sur leurs vies (ou s'agit-il des comédiens eux-mêmes qui expriment leurs idées pendant le tournage?)

À tout instant, les personnages se retournent vers la caméra et nous regardent droit dans les yeux, parfois brièvement, ou parfois de façon plus insistante, nous prenant comme témoins directs de leurs malaises, de leurs faiblesses, de leurs douleurs. Ces regards caméra nous interpellent, nous questionnent directement faisant de nous plus que des spectateurs. Ils nous intègrent dans les scènes de façon étrange et persistante. Les personnages sont soudain conscients d'être observés et c'est nous que cela saisit. 

Des images récurrentes du passé, entremêlées sans chronologie et de façon obsédante au fil des scènes deviennent des sortes de révélateurs de l'état intérieur des personnages. Elles viennent hanter leur destin, comme elles hantent notre regard. Ces constants allers-retours temporels nous invitent à suivre autre chose que la simple histoire. Ils invitent presque à regarder à l'intérieur des personnages, comme à les transpercer et à voir leur destin, leur intimité : à voir à travers eux.

Toute cette composition n'obstrue en rien notre rapport à l'oeuvre, mais contribue au contraire à notre envoûtement complet. Il y a quelque chose qui hypnotise dans ce film-fresque, quelque chose qui ressemble à la découverte d'un langage. Ne vous laissez donc pas freiner par la longueur apparente du film (3h30!). La magie de sa construction saura vous sortir de la durée réelle et linéaire pour vous inviter dans un temps complètement déconstruit où les choses s'écoulent davantage sur le mode de la pensée, par associations, fractures et répétitions obsédantes, suspendant la notion même de temps.


 

Annie Jean
Abonnée de Tënk et monteuse


  • Français

    Français

    3h32

    Langue : Français
  • Année 1974
  • Pays Norvège, Suède, Royaume-Uni
  • Durée 212
  • Producteur Norvegian Broadcasting
  • Langue Anglais, Norvégien
  • Sous-titres Français
  • Résumé court La vie du peintre tourmenté Edvard Munch, artiste incontournable du mouvement expressionniste.

Ce film fait partie de notre première programmation concoctée par nos abonné·e·s!

Il est difficile de décrire avec justesse l'expérience que représente l'écoute de ce film. Lorsque je l'ai vu la première fois, il y a de cela plusieurs années, j'étais restée imprégnée pendant des jours et des jours, tant par la densité du film que par sa forme radicale.

Essai inclassable, le film aborde les jeunes années du peintre norvégien en nous proposant tout sauf une forme conventionnelle et confortable. Il transcende largement la simple biographie et nous permet d'entrer dans la vision subjective du peintre en mélangeant constamment les niveaux, les différentes trames narratives, les styles et les époques.

Faisant appel au travail d'acteurs non professionnels, mais employant les codes du documentaire, le film est tissé de scènes reconstituées qui nous plongent dans l'époque puritaine de cette fin de 19e. Par son montage (d'ailleurs réalisé par Watkins lui-même), le film marie ensemble des procédés en apparence hétérogènes : reconstitutions fictionnelles, images captées sur le vif, montage hachuré, voix off informative, comédiens non professionnels jouant les personnages qu'on interroge... Watkins a poussé très loin le brouillage de nos repères habituels. Il nous offre une chronique historique qui est commentée à mesure, à la fois par une voix off extérieure, mais également par les personnages eux-mêmes qui interrompent le fil de la fiction pour préciser des choses sur leurs vies (ou s'agit-il des comédiens eux-mêmes qui expriment leurs idées pendant le tournage?)

À tout instant, les personnages se retournent vers la caméra et nous regardent droit dans les yeux, parfois brièvement, ou parfois de façon plus insistante, nous prenant comme témoins directs de leurs malaises, de leurs faiblesses, de leurs douleurs. Ces regards caméra nous interpellent, nous questionnent directement faisant de nous plus que des spectateurs. Ils nous intègrent dans les scènes de façon étrange et persistante. Les personnages sont soudain conscients d'être observés et c'est nous que cela saisit. 

Des images récurrentes du passé, entremêlées sans chronologie et de façon obsédante au fil des scènes deviennent des sortes de révélateurs de l'état intérieur des personnages. Elles viennent hanter leur destin, comme elles hantent notre regard. Ces constants allers-retours temporels nous invitent à suivre autre chose que la simple histoire. Ils invitent presque à regarder à l'intérieur des personnages, comme à les transpercer et à voir leur destin, leur intimité : à voir à travers eux.

Toute cette composition n'obstrue en rien notre rapport à l'oeuvre, mais contribue au contraire à notre envoûtement complet. Il y a quelque chose qui hypnotise dans ce film-fresque, quelque chose qui ressemble à la découverte d'un langage. Ne vous laissez donc pas freiner par la longueur apparente du film (3h30!). La magie de sa construction saura vous sortir de la durée réelle et linéaire pour vous inviter dans un temps complètement déconstruit où les choses s'écoulent davantage sur le mode de la pensée, par associations, fractures et répétitions obsédantes, suspendant la notion même de temps.


 

Annie Jean
Abonnée de Tënk et monteuse


  • Français

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    Durée : 3h32
    Langue : Français
    3h32
  • Année 1974
  • Pays Norvège, Suède, Royaume-Uni
  • Durée 212
  • Producteur Norvegian Broadcasting
  • Langue Anglais, Norvégien
  • Sous-titres Français
  • Résumé court La vie du peintre tourmenté Edvard Munch, artiste incontournable du mouvement expressionniste.

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