Le récit fascinant et révélateur des débuts de l'industrie du disque au Québec. En tapant des mains et en dansant sur son siège, on y découvre le plus étonnant personnage de l'histoire de la musique populaire d'ici. Un inconnu dont le Québec connaît toutes les chansons par cœur : Denis Pantis.
Réalisateurs | Éric Ruel, Guylaine Maroist |
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Au Québec, le rapport culturel que nous entretenons avec la pop culture made in USA est souvent regardé avec suspicion par les artistes et intellectuels. Que l’on pense à Québec-U.S.A. ou l'invasion pacifique de Michel Brault et Claude Jutra ou encore à Daytona du collectif Amerika Orchestra, le regard porté sur nos voisins du Sud est inquiet et teinté d’une ironie face à ce qui est perçu comme une aliénation culturelle de la part des Québécois.e.s qui embrassent ouvertement la culture et le mode de vie états-uniens. Ce que nous révèle pourtant le documentaire Jukebox - Un rêve américain fait au Québec d’Éric Ruel et Guylaine Maroist est plus subtil, plus fascinant et… diablement joyeux !
Au tournant des années 1960, se libérant du conservatisme de la Grande Noirceur, la jeunesse québécoise est au diapason du reste de l’Occident et embrasse les hits rock et yé-yé comme de véritables hymnes à la liberté. Alors que le sentiment national s’affirme et que le mouvement indépendantiste est porté par la génération des baby-boomers, le producteur musical Denis Pantis traduira, adaptera et créera de toutes pièces des succès musicaux locaux, made in Québec, qui domineront outrageusement les chartes radio, souvent même devant les originaux chantés par Jane Fonda, les Beach Boys et compagnie. D’abord calquées sur les versions anglaises, les chansons des Classels, de César et les Romains ou des Sultans deviendront la trame sonore d’un Québec en pleine ouverture sur le monde. Cinquante ans plus tard, Ruel et Maroist nous font réaliser que ces hits ne sont pas seulement des vers d’oreilles inoubliables, mais qu'ils donnèrent naissance à l’industrie musicale - et culturelle - québécoise unique et encore bien vivante.
Alors, pourquoi s’en priver en cet autre automne pandémique, et ne pas reprendre à notre manière un succès de Michèle Richard et chanter : «Tous ceux qui sont tristes ou qui s’ennuient trop devraient…» écouter Jukebox !
Frédérick Pelletier
Cinéaste, programmateur
Au Québec, le rapport culturel que nous entretenons avec la pop culture made in USA est souvent regardé avec suspicion par les artistes et intellectuels. Que l’on pense à Québec-U.S.A. ou l'invasion pacifique de Michel Brault et Claude Jutra ou encore à Daytona du collectif Amerika Orchestra, le regard porté sur nos voisins du Sud est inquiet et teinté d’une ironie face à ce qui est perçu comme une aliénation culturelle de la part des Québécois.e.s qui embrassent ouvertement la culture et le mode de vie états-uniens. Ce que nous révèle pourtant le documentaire Jukebox - Un rêve américain fait au Québec d’Éric Ruel et Guylaine Maroist est plus subtil, plus fascinant et… diablement joyeux !
Au tournant des années 1960, se libérant du conservatisme de la Grande Noirceur, la jeunesse québécoise est au diapason du reste de l’Occident et embrasse les hits rock et yé-yé comme de véritables hymnes à la liberté. Alors que le sentiment national s’affirme et que le mouvement indépendantiste est porté par la génération des baby-boomers, le producteur musical Denis Pantis traduira, adaptera et créera de toutes pièces des succès musicaux locaux, made in Québec, qui domineront outrageusement les chartes radio, souvent même devant les originaux chantés par Jane Fonda, les Beach Boys et compagnie. D’abord calquées sur les versions anglaises, les chansons des Classels, de César et les Romains ou des Sultans deviendront la trame sonore d’un Québec en pleine ouverture sur le monde. Cinquante ans plus tard, Ruel et Maroist nous font réaliser que ces hits ne sont pas seulement des vers d’oreilles inoubliables, mais qu'ils donnèrent naissance à l’industrie musicale - et culturelle - québécoise unique et encore bien vivante.
Alors, pourquoi s’en priver en cet autre automne pandémique, et ne pas reprendre à notre manière un succès de Michèle Richard et chanter : «Tous ceux qui sont tristes ou qui s’ennuient trop devraient…» écouter Jukebox !
Frédérick Pelletier
Cinéaste, programmateur
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