À l'automne 1990, Antonio López García décide de peindre le cognassier planté au milieu du jardin de sa maison madrilène. L'artiste prépare avec une attention particulière son matériel, délimite la perspective du tableau à venir et s'installe face à l'arbre. Commence alors un tête-à-tête entre le peintre et son « modèle ». Les passages incessants de visiteurs troublent sa tranquillité et le poussent à s'interroger sur la portée de sa peinture et ce qu'elle occulte de la réalité, inévitablement.
Réalisateur | Víctor Erice |
Acteur | Simon Galiero |
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Par tous les temps, luminosités et couleurs, Víctor Erice filme un ami peintre au travail et fait un film sur une quête de la lumière (comme matière, comme songe). Comment capter cette « lumière » au sens le plus total du terme : en posant un regard direct sur celle-ci pour l’interpréter sur une toile ou en filmant celui qui la poursuit de ses pinceaux ?
Le peintre, lui, refuse l’usage de la photographie (comme le font certains de ses collègues) pour mieux fixer la continuité de la lumière, et s’obstine à peindre sa toile au contact direct de son sujet (un arbre cognassier) malgré une lumière saisonnière très fugace; quitte à devoir abdiquer certaines de ses ambitions pour ne pas trahir son désir de proximité avec lui.
Tout en conservant sa concentration et sa douceur d’âme, il lui faut lutter contre la pluie, le froid, le vent, les feuillages qui bougent et les branches qui plient de plus en plus sous le poids des fruits qu’elles soutiennent, puis persévérer progressivement dans un autre type de regard, à travers le toucher, les odeurs, les sensations, les rêves et les souvenirs, toujours vers ou à travers cette lumière absolue qui n’est « ni la lumière de la nuit, ni celle du crépuscule, ni celle de l’aurore », mais « une lumière limpide et sombre à la fois, qui transforme tout en métal et en cendres »...
Simon Galiero
Réalisateur, auteur et éditeur
du journal documentaire Communs.site
Par tous les temps, luminosités et couleurs, Víctor Erice filme un ami peintre au travail et fait un film sur une quête de la lumière (comme matière, comme songe). Comment capter cette « lumière » au sens le plus total du terme : en posant un regard direct sur celle-ci pour l’interpréter sur une toile ou en filmant celui qui la poursuit de ses pinceaux ?
Le peintre, lui, refuse l’usage de la photographie (comme le font certains de ses collègues) pour mieux fixer la continuité de la lumière, et s’obstine à peindre sa toile au contact direct de son sujet (un arbre cognassier) malgré une lumière saisonnière très fugace; quitte à devoir abdiquer certaines de ses ambitions pour ne pas trahir son désir de proximité avec lui.
Tout en conservant sa concentration et sa douceur d’âme, il lui faut lutter contre la pluie, le froid, le vent, les feuillages qui bougent et les branches qui plient de plus en plus sous le poids des fruits qu’elles soutiennent, puis persévérer progressivement dans un autre type de regard, à travers le toucher, les odeurs, les sensations, les rêves et les souvenirs, toujours vers ou à travers cette lumière absolue qui n’est « ni la lumière de la nuit, ni celle du crépuscule, ni celle de l’aurore », mais « une lumière limpide et sombre à la fois, qui transforme tout en métal et en cendres »...
Simon Galiero
Réalisateur, auteur et éditeur
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