Pine Flat


Image de couverture Pine Flat

_Pine Flat_ s’inscrit dans l’attachement que porte l'artiste Sharon Lockhart aux plans longs et aux compositions statiques. Le film se compose de deux parties de 60 minutes chacune. La première présente six plans d’individus accomplissant des tâches quotidiennes, comme attendre le bus, chasser ou lire un livre. La seconde montre six plans de groupes d’enfants engagés dans diverses activités, telles que nager dans un ruisseau, jouer sur une balançoire ou marcher dans la neige. Les deux parties de _Pine Flat_ sont reliées par un entracte cinématographique de dix minutes, accompagné d’un enregistrement musical réalisé par l’un des enfants du film. Ensemble, ces 13 segments forment une œuvre singulière, à la fois épurée et complexe, exigeante et touchante.


Multi-supports

Produit indisponible

Réalisateur

Sharon Lockhart

Acteur

Emmanuel Bernier

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Le projet de Pine Flat comprend le présent film, mais aussi un corpus photographique principalement composé d’une série de 19 portraits des jeunes de cette communauté rurale du même nom. Autant la série photographique que le film, lui aussi composé — ou plutôt divisé — en une série de plans distincts, explorent la thématique de la jeunesse. Or, avec la rigueur formelle avec laquelle Lockhart construit son œuvre, on pourrait réduire ce thème de la jeunesse à celui du jeu, ou du temps libre, et à son corrélat inverse, le travail (et l’affairement de l’âge adulte).

Récurrente, chez Lockhart, est cette exploration de la tension des corps entre le travail et le repos : le corps de jeunes sportives dans un entraînement répétitif à la Merce Cunningham (Goshogaoka); de travailleurs au repos à l’heure du lunch (Duane Hanson Works et Lunch Break); de danseurs suivant les mouvements de la chorégraphe israélienne Noa Eshkol grâce à son système de notation du mouvement (Five Dances and Nine Wall Carpets by Noa Eshkol).

Avant de filmer cette série de plans séquences avec les jeunes de Pine Flat, Lockhart a passé de longs moments avec eux à apprendre à les connaître sans film en tête — le village était son lieu de repos, d’évasion de la grande ville (Los Angeles). Elle eut tout le temps libre d’explorer avec les jeunes leur univers, puis de commencer à répéter, tel un jeu justement, les différentes mises en scène possibles. Des prises vidéos ont été effectuées en préparation du tournage en 16mm, où la durée des bobines (10 minutes) orienterait la durée des plans dans une logique de cinéma structuraliste. C’est dans ces essais vidéos que l’idée du jeune chasseur pointant son arme vers la caméra a été trouvée, par exemple.

Mais cette tension entre jeu et répétition, insouciance et travail de recherche pour la caméra, est-elle trop formellement plaquée ? Le paysage sonore mitige peut-être à lui seul les limites de ce cadre (adulte), comme un appel d’air vers l’étendue pastorale. Et devant cette rigoureuse série de plans, quoi de plus comique qu’un carton Intermission à mi-parcours, où l’on entend un des jeunes en voix off interpréter de façon maladroite une chanson de Blink 182. Lettrage blanc sur fond noir, et toutes les nuances d’une voix hors du cadre…


 

Emmanuel Bernier
Responsable des acquisitions chez Tënk
et drôle d'oiseau

 


  • Pine Flat

    Pine Flat

    2h17

    Langue : Multilingue
  • Année 2005
  • Pays États-Unis
  • Durée 137
  • Producteur Sharon Lockhart
  • Langue Anglais, Absence de dialogues distincts
  • Résumé court Se déroulant dans une petite ville de la Sierra Nevada, ce film est à la fois un regard sur la jeunesse et une méditation sur la nature, la socialisation et la solitude.

Le projet de Pine Flat comprend le présent film, mais aussi un corpus photographique principalement composé d’une série de 19 portraits des jeunes de cette communauté rurale du même nom. Autant la série photographique que le film, lui aussi composé — ou plutôt divisé — en une série de plans distincts, explorent la thématique de la jeunesse. Or, avec la rigueur formelle avec laquelle Lockhart construit son œuvre, on pourrait réduire ce thème de la jeunesse à celui du jeu, ou du temps libre, et à son corrélat inverse, le travail (et l’affairement de l’âge adulte).

Récurrente, chez Lockhart, est cette exploration de la tension des corps entre le travail et le repos : le corps de jeunes sportives dans un entraînement répétitif à la Merce Cunningham (Goshogaoka); de travailleurs au repos à l’heure du lunch (Duane Hanson Works et Lunch Break); de danseurs suivant les mouvements de la chorégraphe israélienne Noa Eshkol grâce à son système de notation du mouvement (Five Dances and Nine Wall Carpets by Noa Eshkol).

Avant de filmer cette série de plans séquences avec les jeunes de Pine Flat, Lockhart a passé de longs moments avec eux à apprendre à les connaître sans film en tête — le village était son lieu de repos, d’évasion de la grande ville (Los Angeles). Elle eut tout le temps libre d’explorer avec les jeunes leur univers, puis de commencer à répéter, tel un jeu justement, les différentes mises en scène possibles. Des prises vidéos ont été effectuées en préparation du tournage en 16mm, où la durée des bobines (10 minutes) orienterait la durée des plans dans une logique de cinéma structuraliste. C’est dans ces essais vidéos que l’idée du jeune chasseur pointant son arme vers la caméra a été trouvée, par exemple.

Mais cette tension entre jeu et répétition, insouciance et travail de recherche pour la caméra, est-elle trop formellement plaquée ? Le paysage sonore mitige peut-être à lui seul les limites de ce cadre (adulte), comme un appel d’air vers l’étendue pastorale. Et devant cette rigoureuse série de plans, quoi de plus comique qu’un carton Intermission à mi-parcours, où l’on entend un des jeunes en voix off interpréter de façon maladroite une chanson de Blink 182. Lettrage blanc sur fond noir, et toutes les nuances d’une voix hors du cadre…


 

Emmanuel Bernier
Responsable des acquisitions chez Tënk
et drôle d'oiseau

 


  • Pine Flat

    Pine Flat


    Durée : 2h17
    Langue : Multilingue
    2h17
  • Année 2005
  • Pays États-Unis
  • Durée 137
  • Producteur Sharon Lockhart
  • Langue Anglais, Absence de dialogues distincts
  • Résumé court Se déroulant dans une petite ville de la Sierra Nevada, ce film est à la fois un regard sur la jeunesse et une méditation sur la nature, la socialisation et la solitude.

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