En 2011, Michaël La Chance, poète et essayiste québécois, écrivait : « Le geste pur se maintient dans un espace intouché : ni politique, ni religieux, pas même artistique. Quelle est [donc] la nature – sinon le nom – de ce vide? Certains l’appelleront l’écart.¹ »
Fascinante nomenclature qui est venue se loger dans nos esprits au fil des derniers mois, et qui a su nourrir notre réflexion à l'égard de cette Escale de programmation sur le geste performatif que nous vous proposons en marge de la biennale actoral, présentée en ce moment à l'Usine C. L'écart, ici interprété comme une fracture, voire un gouffre, nous mène à réfléchir à la notion du vide qui résulte de son apparition. Si l'art cinématographique en est un qui évoque le trop-plein (de mots, de sons, d'images), le geste – cette expression de soi qui passe par les mouvements du corps et qui désarme parfois par sa simplicité – en est donc possiblement l'antithèse.
Et si l'on forçait une rencontre entre ces deux univers et ces deux concepts opposés? Pourrait-on imaginer qu'à la convergence de ces deux langages artistiques naisse une tierce parole? La Chance, dans son texte, poursuit : « La performance, selon Marina Abramović, doit provoquer un vide mental, un effondrement cognitif... peut-être en effet qu’au terme de ce sursaut sublime, nous [aurons] accès au Sacré. C’est un retournement qui est ritualisé : nous produisons de la fiction pour en provoquer l’effondrement, mais aussi une béance. »
Présenté en collaboration avec
Du 25 octobre au 2 novembre 2024, l’USINE C accueillera la 6e édition de la biennale internationale actoral. Découvrez un concentré de performances avant-gardistes en théâtre, danse et littérature par des artistes émergents de la nouvelle scène canadienne et européenne! Une occasion de découvrir le meilleur des arts vivants et des écritures contemporaines dans une programmation plurielle ouverte sur la littérature, le théâtre, la danse et la performance.
Point d’orgue de cette édition, le spectacle de théâtre-documentaire ORLANDO ET MIKAEL, mis en scène par le cinéaste et metteur en scène suédois Marcus Lindeen en collaboration avec la dramaturge Marianne Ségol, est une pièce poignante qui traite de sujets actuels et essentiels, tels que la réassignation de genre et la quête d’identité.
4 produits
Tournée en 16mm, cette œuvre dépeint avec créativité la réalisation de _Creation Destruction_, une performance multidisciplinaire en plein air dirigée par la chorégraphe Dana Gingras sur une musique du groupe Godspeed You! Black Emperor. Avec un sens aigu du détail, Karl Lemieux capture les répétitions et offre un aperçu du quartier accueillant l'événement.
Inspiré par _Les sept dernières paroles du Christ en croix_, chef-d’œuvre du répertoire classique de Franz Joseph Haydn, ce film collectif ausculte les états expérientiels et les rituels propres au genre humain, à partir des sept thèmes évoqués dans cette composition musicale : le pardon, le salut, la relation, l’abandon, la détresse, le triomphe et la réunion.
En 1980, la pianiste de jazz américaine Kazzrie Jaxen visionne _De la vie des marionnettes_ d'Ingmar Bergman. Par la suite, elle lui écrit une lettre de seize pages pour expliquer comment le film avait changé sa vie. _Dear Director_ est basé sur cette correspondance réelle, que le réalisateur suédois Marcus Lindeen découvre alors qu'il faisait des recherches sur des scénarios inachevés de Bergm...
Chassé-croisé poétique dans un monde fichu où chacun survit seul au désarroi collectif. Les corps en mouvement, la danse et les prouesses physiques se substituent à la parole et dévoilent des personnages meurtris, hantés par un passé plus doux que ce monde effrité.
Tournée en 16mm, cette œuvre dépeint avec créativité la réalisation de _Creation Destruction_, une performance multidisciplinaire en plein air dirigée par la chorégraphe Dana Gingras sur une musique du groupe Godspeed You! Black Emperor. Avec un sens aigu du détail, Karl Lemieux capture les répétitions et offre un aperçu du quartier accueillant l'événement.
Inspiré par _Les sept dernières paroles du Christ en croix_, chef-d’œuvre du répertoire classique de Franz Joseph Haydn, ce film collectif ausculte les états expérientiels et les rituels propres au genre humain, à partir des sept thèmes évoqués dans cette composition musicale : le pardon, le salut, la relation, l’abandon, la détresse, le triomphe et la réunion.
En 1980, la pianiste de jazz américaine Kazzrie Jaxen visionne _De la vie des marionnettes_ d'Ingmar Bergman. Par la suite, elle lui écrit une lettre de seize pages pour expliquer comment le film avait changé sa vie. _Dear Director_ est basé sur cette correspondance réelle, que le réalisateur suédois Marcus Lindeen découvre alors qu'il faisait des recherches sur des scénarios inachevés de Bergm...
Chassé-croisé poétique dans un monde fichu où chacun survit seul au désarroi collectif. Les corps en mouvement, la danse et les prouesses physiques se substituent à la parole et dévoilent des personnages meurtris, hantés par un passé plus doux que ce monde effrité.