Dans l’imaginaire de plusieurs, le documentaire signifie se plonger au cœur des problèmes du monde et en ressortir déprimé. Il se peut même que certains s’en tiennent loin, préférant, après leur journée de travail, le doux réconfort d’émissions fictionnelles les éloignant de la réalité. Or, il existe certains films documentaires qui ne font absolument pas fi des problèmes du monde, mais qui les abordent avec une touche humoristique. L’escale présente ici des documentaires ayant tous comme point commun de nous faire sourire.
Il existe divers degrés d’humour dans les documentaires. Il y a ceux qui font se relever les coins de notre bouche discrètement en complicité avec le film et d’autres qui nous font carrément éclater de rire. Dans Tungrus, premier film du réalisateur Rishi Chandna, le sujet en soi est hilarant. Une famille indienne résidant dans un appartement adopte un poussin comme animal de compagnie. Devenu adulte, le coq terrorise tout le monde. Pour Petite conversation familiale, l’humour se fait plus subtil. Hélène Lapiower, qu’on connaît surtout comme actrice, a décidé de porter son regard sur sa famille, avec tout ce qu’elle a de complexe, de savoureux et de contrasté. C’est d’ailleurs à travers les différences d’opinions à propos de l’identité juive que se manifeste l’humour. Le charme des personnages du documentaire Silence radio de Valéry Rosier est à l’origine des moments humoristiques du film. On est attendris devant les animateurs et auditeurs de Radio Puisaleine.
On est pleins de compassion envers leurs doutes, leurs deuils, leur solitude et on sourit devant leurs maladresses d’apprentis-techniciens. C’est également le charisme fou d’un personnage qui crée le comique du court métrage Le beau Jacques de Stéphane Thibault. On défie quiconque de ne pas tomber sous le charme de cette tante complètement fan de Jacques Villeneuve et ses superstitions loufoques. Qui dit documentaire et humour ne peut faire abstraction de l’émission belge Strip-tease, très populaire au cours des années 1980-1990, dont beaucoup de documentaires étaient hilarants. C’est l’équipe de Strip-tease qui a documenté le voyage officiel d’une délégation parlementaire de la Belgique en Corée du Nord. Les tensions entre les membres de la délégation et le malaise engendré par un politicien belge complètement berné par la mise en scène des Nord-Coréens nous font rire jaune dans Une délégation de très haut niveau. Ce n’est pas parce qu’ils nous font sourire que ces documentaires n’abordent pas en sous-couches de vrais enjeux et : la situation des aidants naturels, l’importance d’une vie communautaire, la solitude des personnes âgées, le racisme, les tensions créées par les allégeances politiques ou croyances religieuses, la dictature, les luttes de pouvoir… Le sourire au coin des yeux, on observe notre monde se décliner tout en nuances, comme seuls les documentaires d’auteur ont la puissance de le faire. Que ce soit par la mise en scène, le choix des personnages, la direction et le montage, ces films nous rappellent comment l’humour trouve sa place dans le documentaire, en toute évidence ou en subtilité. En tous les cas, il se crée une complicité certaine entre le réalisateur et le spectateur. Ne boudons pas notre plaisir.
Christine Chevarie
Cinéaste
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Une délégation de très haut niveau
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La réalisatrice a filmé pendant sept ans sa famille. « Quand j'ai commencé à filmer ma famille, j'avais envie de conserver les images de mon propre monde, qui semblait me filer entre les doigts. Un petit monde juif en voie de disparition. Je voulais aussi faire le lien entre deux univers. Moi, actrice à Paris, et ma famille de prolétaires juifs polonais émigrés. »
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