La vie d’une famille de pêcheurs du delta intérieur du fleuve Niger au Mali est bouleversée par les effets de la mondialisation : la hausse du prix du pétrole et des denrées de base, la crise de la pêche et les changements climatiques. Le film est traversé par un questionnement sur les liens de transmission entre les générations, par le rapport à l’histoire et à la mémoire qui est présent dans cette région où persistent les traces du commencement des choses.
Réalisateur | Sylvain L'Espérance |
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Sur les pourtours de ce cours d’eau où s’est installée une parcelle d’humanité, Sékou, sa femme et ses enfants nous parlent de l’usure du territoire, de leur usure à eux, et de cette soi-disant lumière apportée par les Blancs qui a fini par jeter de l’ombre sur leurs vies. Travaillant sans relâche sur ces eaux qui les ont tant nourris, les filets vides trahissent pourtant le fait qu’aujourd’hui ses fruits se sont taris, et que sans ces précieuses ressources, l’humain n’est rien.
Sylvain L’Espérance prend le temps et donne le temps à ces gens qui viennent du delta. Le regard du cinéaste est attentif. Son écoute est sensible, délicate, s’attardant aux bruits de l’eau, à celui du vent, aux fantômes qui revivent avec les orages. *Intérieurs du delta* est empreint d’une attention aux détails du réel, témoignant de la résilience humaine, de sa parole, de ses gestes. Ici, les témoignages déployés en longueur laissent toute la place à la musicalité des mots, aux expressions et aux tournures de phrases propres à un lieu, révélant que le langage est porteur autant des moyens de survivance que d’une filiation qui vient aussi avec le poids de la tradition.
Nadine Gomez & Khoa Lê
Cinéastes
Sur les pourtours de ce cours d’eau où s’est installée une parcelle d’humanité, Sékou, sa femme et ses enfants nous parlent de l’usure du territoire, de leur usure à eux, et de cette soi-disant lumière apportée par les Blancs qui a fini par jeter de l’ombre sur leurs vies. Travaillant sans relâche sur ces eaux qui les ont tant nourris, les filets vides trahissent pourtant le fait qu’aujourd’hui ses fruits se sont taris, et que sans ces précieuses ressources, l’humain n’est rien.
Sylvain L’Espérance prend le temps et donne le temps à ces gens qui viennent du delta. Le regard du cinéaste est attentif. Son écoute est sensible, délicate, s’attardant aux bruits de l’eau, à celui du vent, aux fantômes qui revivent avec les orages. *Intérieurs du delta* est empreint d’une attention aux détails du réel, témoignant de la résilience humaine, de sa parole, de ses gestes. Ici, les témoignages déployés en longueur laissent toute la place à la musicalité des mots, aux expressions et aux tournures de phrases propres à un lieu, révélant que le langage est porteur autant des moyens de survivance que d’une filiation qui vient aussi avec le poids de la tradition.
Nadine Gomez & Khoa Lê
Cinéastes
FR - Intérieurs du delta