Documentaire sur la traditionnelle chasse à l'orignal, prétexte à fouiller l'âme québécoise. Dans une cabane de Maniwaki, des citadins opèrent leur annuel retour à la nature. Plaisir de se mesurer aux éléments et de connaître ses limites ! Expérience de la mort pour exorciser sa propre mort et renouer avec la chaîne entière de la vie ! Mais aussi, esprit de panache, de bravache et de vantardise, et transposition de moeurs sauvages de la meute au sein du groupe d'amis, où on a tôt fait de repérer un souffre-douleur. Une magistrale partie de chasse, une mythologie bien de chez-nous.
Réalisateur | Pierre Perrault |
Partager sur |
Ce film est fort probablement le plus inattendu de Pierre Perrault. Bien ou mal vu, le documentaire n’appartient pas à la démarche logique des précédents films du cinéaste. Il offre en toute nudité une vérité qui dérange, qui se dévoile au fil du tournage par le biais de la caméra de Martin Leclerc. Il s’y dégage un naturel et une générosité hors du commun chez les personnages. Un don du cinéma, nous dirons certains.
Nous avons ici des chasseurs qui ont le goût du « jeu » : ils se parlent pour s’entendre. À tout risque. En toute ivresse. Une poésie de l’amitié, à la fois tendre et brutale.
Alors cette question qui surgit : quel est le sens de cette aventure ?
Dans ce film, la chasse à l’orignal est un prétexte. Cette bête n’est pas un gibier à tuer pour en filmer la chasse, mais une bête à légender, à raconter.
Nous assistons à une grande rencontre des pocailles de Maniwaki (lire *pockeye*, yeux poqués, c’est-à-dire ceux qui ont abusé de la veille) et qui, à chaque année, s’enferment dans un camp pour s’offrir le mythe de la bête lumineuse, pour se vider le cœur sur le dos de l’amitié.
Venus saluer l’automne, ces hommes, tout juste sortis de l’enfance, sont libres comme l’anarchie. Ils ont le mérite d’avoir mis eux-mêmes cette fable en incroyable imagerie. Et il n’arrive rien qui ne doit arriver.
Le reste du monde n’existe plus.
Christian Mathieu Fournier
Cinéaste
Ce film est fort probablement le plus inattendu de Pierre Perrault. Bien ou mal vu, le documentaire n’appartient pas à la démarche logique des précédents films du cinéaste. Il offre en toute nudité une vérité qui dérange, qui se dévoile au fil du tournage par le biais de la caméra de Martin Leclerc. Il s’y dégage un naturel et une générosité hors du commun chez les personnages. Un don du cinéma, nous dirons certains.
Nous avons ici des chasseurs qui ont le goût du « jeu » : ils se parlent pour s’entendre. À tout risque. En toute ivresse. Une poésie de l’amitié, à la fois tendre et brutale.
Alors cette question qui surgit : quel est le sens de cette aventure ?
Dans ce film, la chasse à l’orignal est un prétexte. Cette bête n’est pas un gibier à tuer pour en filmer la chasse, mais une bête à légender, à raconter.
Nous assistons à une grande rencontre des pocailles de Maniwaki (lire *pockeye*, yeux poqués, c’est-à-dire ceux qui ont abusé de la veille) et qui, à chaque année, s’enferment dans un camp pour s’offrir le mythe de la bête lumineuse, pour se vider le cœur sur le dos de l’amitié.
Venus saluer l’automne, ces hommes, tout juste sortis de l’enfance, sont libres comme l’anarchie. Ils ont le mérite d’avoir mis eux-mêmes cette fable en incroyable imagerie. Et il n’arrive rien qui ne doit arriver.
Le reste du monde n’existe plus.
Christian Mathieu Fournier
Cinéaste