Le 14 septembre 2012 à 14h56, le bateau de croisière _Adventure of the Seas_ signale au Centre de secours maritime espagnol la présence d'un canot pneumatique à la dérive avec 13 personnes à bord. À partir d'un clip YouTube et de scènes biographiques se développe une chorégraphie reflètant le passé, le présent et l'avenir de ces voyageur·euse·s en Méditerranée.
Réalisateur | Philip Scheffner |
Acteur | Emanuel Licha |
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C’est une image tendue vers l’infini. On y croise du bleu. La mer et les cieux s’y mélangent, le soleil y dessine des sillons argentés. Au centre, une tache sombre, dont les contours floutés en conservent le mystère. Parfois, la tache se précise; on plisse les yeux pour en déceler le sens.
93 minutes durant lesquelles l’image se dilate jusqu’à l’abstraction. Un léger pan nous dévoile d’où elle est prise. Un rayon violet transperce les cieux.
Une embarcation chambranlante où 13 personnes s’entassent. Une île dérisoire à la dérive. Sur un paquebot de croisière colossal, un homme filme. La même humanité, chacun de son côté de l’histoire.
Devant l’image impossible à quitter des yeux, une bande-son relie les mondes qui s’entrechoquent dans ce drame relayé inlassablement aux actualités. Des fragments de vie s’y croisent, rendant tangibles la matérialité de l’exil, la violence des rapports internationaux, l’absurdité des frontières face aux drames humains. Une méditation douloureuse se déploie à travers la temporalité distendue du film. Mais, quelque part, l’humanité tient bon malgré tout : « We’re keeping visual contact. »
Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk
C’est une image tendue vers l’infini. On y croise du bleu. La mer et les cieux s’y mélangent, le soleil y dessine des sillons argentés. Au centre, une tache sombre, dont les contours floutés en conservent le mystère. Parfois, la tache se précise; on plisse les yeux pour en déceler le sens.
93 minutes durant lesquelles l’image se dilate jusqu’à l’abstraction. Un léger pan nous dévoile d’où elle est prise. Un rayon violet transperce les cieux.
Une embarcation chambranlante où 13 personnes s’entassent. Une île dérisoire à la dérive. Sur un paquebot de croisière colossal, un homme filme. La même humanité, chacun de son côté de l’histoire.
Devant l’image impossible à quitter des yeux, une bande-son relie les mondes qui s’entrechoquent dans ce drame relayé inlassablement aux actualités. Des fragments de vie s’y croisent, rendant tangibles la matérialité de l’exil, la violence des rapports internationaux, l’absurdité des frontières face aux drames humains. Une méditation douloureuse se déploie à travers la temporalité distendue du film. Mais, quelque part, l’humanité tient bon malgré tout : « We’re keeping visual contact. »
Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk
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