Répétition du geste de documentation panoramique jusqu'à l'abstraction. Ce film a été tourné à Montréal, sur le belvédère Kondiaronk, là où les gens se rassemblent pour y observer le centre-ville et ses alentours.
Réalisateur | Philippe Léonard |
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Routes, ports, cheminées d’usine; les plans panoramiques de Philippe Léonard nous confrontent directement à l’expérience d’anonymat imposée par certains « non-lieux ». L'anthropologue français Marc Augé les définit comme des paysages produits par nos modes d’urbanisation et souvent interchangeables, tant dans leurs dimensions matérielles que symboliques. Tel que suggéré par les images, ces espaces construits, démesurés dans la surface qu’ils occupent, n’offrent paradoxalement aucun espace de sociabilité. C’est en théorie l’opposé du belvédère Kondiaronk, sur le mont Royal, ici dépeint comme un théâtre social, surchargé tant en termes d’interactions, de mouvements, que de paroles. Pourtant, alors même que les mots fusent, que l’on brandit les caméras pour espérer capturer la meilleure vue possible, la scène semble s’inscrire dans un espace abstrait et socialement déconnecté. On n’aperçoit pas véritablement l’horizon, on ne fait pas partie de la foule, on en est témoin et on la découvre, peut être malgré nous, dans son intimité. La Montagne propose ainsi une réflexion sur la manière dont l’espace est investi et pensé dans nos sociétés.
Yulia Kaiava
Assistante éditoriale de Tënk
Routes, ports, cheminées d’usine; les plans panoramiques de Philippe Léonard nous confrontent directement à l’expérience d’anonymat imposée par certains « non-lieux ». L'anthropologue français Marc Augé les définit comme des paysages produits par nos modes d’urbanisation et souvent interchangeables, tant dans leurs dimensions matérielles que symboliques. Tel que suggéré par les images, ces espaces construits, démesurés dans la surface qu’ils occupent, n’offrent paradoxalement aucun espace de sociabilité. C’est en théorie l’opposé du belvédère Kondiaronk, sur le mont Royal, ici dépeint comme un théâtre social, surchargé tant en termes d’interactions, de mouvements, que de paroles. Pourtant, alors même que les mots fusent, que l’on brandit les caméras pour espérer capturer la meilleure vue possible, la scène semble s’inscrire dans un espace abstrait et socialement déconnecté. On n’aperçoit pas véritablement l’horizon, on ne fait pas partie de la foule, on en est témoin et on la découvre, peut être malgré nous, dans son intimité. La Montagne propose ainsi une réflexion sur la manière dont l’espace est investi et pensé dans nos sociétés.
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