L’hiver. Propulsés au large du fleuve Saint-Laurent. À bord, des silhouettes curieuses et obstinées. Émerge la cadence des rames du canot à glace, qui marque l’élan vers un territoire erratique, absolu, à la rencontre des sensibles communs. Une immersion sans compromis à travers la matière, qui nous confond par l’infiniment petit, à ce qui nous définit, nous unit, nous surpasse. Un parcours synesthésique par ce que nos corps traversent.
Réalisateur | Geneviève Bélanger Genest |
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Les questionnements qui relèvent de la mimèsis, relatifs aux normes de représentation, sont inhérents à tout processus de création. Que nos corps traversent perturbe précisément parce qu’il renverse nos attentes en matière de figuration. Le paysage qui nous est livré ne se décline pas en plans à observer de manière extérieure et passive. Ce film nous implique d’une façon totale; on habite la glace, et surtout, on la ressent. L’image n’est pas employée comme médium de retranscription directe et linéaire, le son ne décrit pas fidèlement ce que l’on voit, la lumière n’apporte pas non plus un éclairage convenu sur ce qui est montré. L’ultra-attention portée aux sens se décline en différents procédés synesthésiques, ce qui produit à la fois une sensation de proximité et de désorientation. Nos repères sont perturbés et notre position face à l'œuvre ainsi redéfinie. Le travail sonore et filmique stimule l’ensemble de nos sens, ce qui nous autorise à construire un rapport émotionnel renouvelé avec cette immensité glacée. Il n’est alors peut-être plus vraiment question du paysage en lui-même, mais de l’écho qu’il est capable de faire résonner en nous.
Yulia Kaiava
Assistante éditoriale de Tënk
Les questionnements qui relèvent de la mimèsis, relatifs aux normes de représentation, sont inhérents à tout processus de création. Que nos corps traversent perturbe précisément parce qu’il renverse nos attentes en matière de figuration. Le paysage qui nous est livré ne se décline pas en plans à observer de manière extérieure et passive. Ce film nous implique d’une façon totale; on habite la glace, et surtout, on la ressent. L’image n’est pas employée comme médium de retranscription directe et linéaire, le son ne décrit pas fidèlement ce que l’on voit, la lumière n’apporte pas non plus un éclairage convenu sur ce qui est montré. L’ultra-attention portée aux sens se décline en différents procédés synesthésiques, ce qui produit à la fois une sensation de proximité et de désorientation. Nos repères sont perturbés et notre position face à l'œuvre ainsi redéfinie. Le travail sonore et filmique stimule l’ensemble de nos sens, ce qui nous autorise à construire un rapport émotionnel renouvelé avec cette immensité glacée. Il n’est alors peut-être plus vraiment question du paysage en lui-même, mais de l’écho qu’il est capable de faire résonner en nous.
Yulia Kaiava
Assistante éditoriale de Tënk