Au cours de ces deux entretiens filmés - l'un dans sa maison des Yvelines, l’autre dans l’ancien hôtel des Roches Noires à Trouville -, Marguerite Duras revient sur l’importance des lieux dans son écriture, particulièrement dans ses films. Elle dit la présence essentielle des femmes en ces lieux, celles-là mêmes qui circulent de livres en films. Toute son enfance, Marguerite Duras passa son temps à déménager. Sa maison de Neauphle-le-Château est celle qu'elle a la plus habitée, et celle dont elle dit : « Toutes les femmes de mes livres ont habité cette maison. Toutes... » Duras raconte sa maison et son jardin intimement liés à son œuvre, se souvient de la forêt de son enfance et évoque sa peur de la musique !
Réalisateur | Michelle Porte |
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« Je pourrais parler des heures de cette maison, du jardin. » Qui a vu "Nathalie Granger" se souvient de cette maison de Neauphle-le-Château ; non comme d’un décor, mais d’un lieu qui habite véritablement le film, au même titre que les personnages du film habitent la maison. Et dans les films de Marguerite Duras, ces personnages sont des femmes, dont les noms résonnent longtemps en nous : Lol V. Stein, Anne-Marie Stretter, Isabelle Granger. « Toutes les femmes de mes livres ont habité cette maison. Toutes. Il n’y a que les femmes qui habitent les lieux, pas les hommes. »
Michelle Porte se fait ici la veilleuse complice de sa parole, la matière du film se coulant naturellement dans celle dont sont faits les films de Marguerite Duras. Il est troublant de constater combien sa présence, sa voix, sa parole se confondent avec son écriture, avec son cinéma ; elle habite à ce point le film qu’elle le fait sien, en occupe pleinement l’espace. C'est d’autant plus vrai ici que l’entretien a lieu précisément en ces lieux où Marguerite Duras a écrit et filmé. Ce qui fait de ce film une sorte de « making of » d’un processus de création continuel.
« On croit toujours qu’il faut partir d’une histoire pour faire du cinéma. Ce n’est pas vrai. Pour "Nathalie Granger", je suis complètement partie de la maison. (…) et puis ensuite une histoire est venue s’y loger, voyez, mais la maison c’était déjà du cinéma. »
Fabien David
Programmateur du cinéma Le Bourguet de Forcalquier
« Je pourrais parler des heures de cette maison, du jardin. » Qui a vu "Nathalie Granger" se souvient de cette maison de Neauphle-le-Château ; non comme d’un décor, mais d’un lieu qui habite véritablement le film, au même titre que les personnages du film habitent la maison. Et dans les films de Marguerite Duras, ces personnages sont des femmes, dont les noms résonnent longtemps en nous : Lol V. Stein, Anne-Marie Stretter, Isabelle Granger. « Toutes les femmes de mes livres ont habité cette maison. Toutes. Il n’y a que les femmes qui habitent les lieux, pas les hommes. »
Michelle Porte se fait ici la veilleuse complice de sa parole, la matière du film se coulant naturellement dans celle dont sont faits les films de Marguerite Duras. Il est troublant de constater combien sa présence, sa voix, sa parole se confondent avec son écriture, avec son cinéma ; elle habite à ce point le film qu’elle le fait sien, en occupe pleinement l’espace. C'est d’autant plus vrai ici que l’entretien a lieu précisément en ces lieux où Marguerite Duras a écrit et filmé. Ce qui fait de ce film une sorte de « making of » d’un processus de création continuel.
« On croit toujours qu’il faut partir d’une histoire pour faire du cinéma. Ce n’est pas vrai. Pour "Nathalie Granger", je suis complètement partie de la maison. (…) et puis ensuite une histoire est venue s’y loger, voyez, mais la maison c’était déjà du cinéma. »
Fabien David
Programmateur du cinéma Le Bourguet de Forcalquier