Ce film, entièrement tourné à la gloire des travailleurs de l'Union soviétique, nous montre la construction d'un haut fourneau par le Komsomol, l'Union communiste de la jeunesse, dans le cadre du premier plan quinquennal de Staline pour l'Union soviétique. Le film se déroule à Magnitogorsk, dans les montagnes de l'Oural, où une ville industrielle de plus de 200 000 habitants a été construite en quelques années, et dans le bassin de Kubas, en Sibérie. Influencé par le cinéaste russe Vsevolod Poudovkine, Ivens raconte l'histoire en suivant un non-acteur qui reconstitue les scènes.
Réalisateur | Joris Ivens |
Acteur | Federico Rossin |
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En 1932, Joris Ivens passe plusieurs mois à parcourir l'Union soviétique : il va filmer la construction de hauts-fourneaux dans la nouvelle ville sidérurgique de Magnitogorsk, dans l'Oural, où l'organisation de jeunesse Komsomol joue un rôle majeur. Dans l'URSS de 1932, obtenir l'autorisation de réaliser un projet cinématographique était un processus ardu, Ivens réussit, mais en contrepartie, il ferme les yeux sur une terrible réalité. Avec les ouvriers enthousiastes et les jeunes du Komsomol qui se sont rendus volontaires à Magnitogorsk pour construire un monde nouveau, Ivens fait semblant de ne pas voir les trente-cinq mille prisonniers politiques – pour la plupart des koulaks qui avaient résisté à la collectivisation forcée de leurs terres dans les kolkhozes staliniens – qui étaient contraints d'effectuer les travaux les plus lourds, dans des conditions d'esclavage. Formellement, Ivens construit une magnifique symphonie industrielle, s'appuyant sur la musique de Hanns Eisler et les chansons écrites par Serge Tretiakov : un chef-d'œuvre du cinéma de propagande stalinienne, qui fut paradoxalement censuré en URSS... triste ironie de l'histoire?
Federico Rossin
Historien du cinéma, programmateur indépendant
En 1932, Joris Ivens passe plusieurs mois à parcourir l'Union soviétique : il va filmer la construction de hauts-fourneaux dans la nouvelle ville sidérurgique de Magnitogorsk, dans l'Oural, où l'organisation de jeunesse Komsomol joue un rôle majeur. Dans l'URSS de 1932, obtenir l'autorisation de réaliser un projet cinématographique était un processus ardu, Ivens réussit, mais en contrepartie, il ferme les yeux sur une terrible réalité. Avec les ouvriers enthousiastes et les jeunes du Komsomol qui se sont rendus volontaires à Magnitogorsk pour construire un monde nouveau, Ivens fait semblant de ne pas voir les trente-cinq mille prisonniers politiques – pour la plupart des koulaks qui avaient résisté à la collectivisation forcée de leurs terres dans les kolkhozes staliniens – qui étaient contraints d'effectuer les travaux les plus lourds, dans des conditions d'esclavage. Formellement, Ivens construit une magnifique symphonie industrielle, s'appuyant sur la musique de Hanns Eisler et les chansons écrites par Serge Tretiakov : un chef-d'œuvre du cinéma de propagande stalinienne, qui fut paradoxalement censuré en URSS... triste ironie de l'histoire?
Federico Rossin
Historien du cinéma, programmateur indépendant
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