Un essai cinématographique partant d’images que la cinéaste a filmées au cours des années, entremêlées d’archives familiales datant des années 40, tournées au même endroit, sur la même plage d’Old Orchard, au Maine.
Réalisateur | Mireille Dansereau |
Acteur | Richard Brouillette |
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La mémoire et l’identité sont des constructions soeurs qui s’édifient l’une sur l’autre, se brodent l’une dans l’autre, entre fictions et réalités – et c’est précisément ce processus mental que met en scène avec brio Mireille Dansereau dans Le pier. À travers un montage exemplaire qui entretisse archives familiales et tournages plus récents, la cinéaste fouille les traces visibles et indicibles d’un drame personnel, dont pourtant personne ne s’est aperçu… Mais son récit, semé de doutes, s’enlise dans les sables mouvants de sa propre fabrication.
Dans ce patchwork de textures qui s’entremêlent (Super 8, 16 mm, MiniDV, HD, négatif et positif, etc.) et de narration à deux voix qui s’entrecroisent puis se confondent entre la première et la troisième personne, la cinéaste essaie de se ressouvenir de cette cassure pénétrante qui l’a précipitée dans le désarroi. Entre l’odeur du sable chaud et cette mer qu’elle aime tant regarder, son âme a perdu quelque chose de sa candide félicité. Son ombre et sa réflexion fugace parcourent donc ces lieux « tristes et magiques à la fois », à la recherche d’autres fantômes enfuis dans une sourde et lointaine dislocation.
Et cette jetée d’Old Orchard, qu’elle a visitée mille fois en personne et en pensée, n’est pas sans rappeler celle de Marker qui se questionnait également sur la réalité de la mémoire et les sauts dans le temps, en y affirmant : « Rien ne distingue les souvenirs des autres moments : ce n'est que plus tard qu'ils se font reconnaître, à leurs cicatrices. »
Richard Brouillette
Cinéaste, producteur, éleveur de poules et comptable
La mémoire et l’identité sont des constructions soeurs qui s’édifient l’une sur l’autre, se brodent l’une dans l’autre, entre fictions et réalités – et c’est précisément ce processus mental que met en scène avec brio Mireille Dansereau dans Le pier. À travers un montage exemplaire qui entretisse archives familiales et tournages plus récents, la cinéaste fouille les traces visibles et indicibles d’un drame personnel, dont pourtant personne ne s’est aperçu… Mais son récit, semé de doutes, s’enlise dans les sables mouvants de sa propre fabrication.
Dans ce patchwork de textures qui s’entremêlent (Super 8, 16 mm, MiniDV, HD, négatif et positif, etc.) et de narration à deux voix qui s’entrecroisent puis se confondent entre la première et la troisième personne, la cinéaste essaie de se ressouvenir de cette cassure pénétrante qui l’a précipitée dans le désarroi. Entre l’odeur du sable chaud et cette mer qu’elle aime tant regarder, son âme a perdu quelque chose de sa candide félicité. Son ombre et sa réflexion fugace parcourent donc ces lieux « tristes et magiques à la fois », à la recherche d’autres fantômes enfuis dans une sourde et lointaine dislocation.
Et cette jetée d’Old Orchard, qu’elle a visitée mille fois en personne et en pensée, n’est pas sans rappeler celle de Marker qui se questionnait également sur la réalité de la mémoire et les sauts dans le temps, en y affirmant : « Rien ne distingue les souvenirs des autres moments : ce n'est que plus tard qu'ils se font reconnaître, à leurs cicatrices. »
Richard Brouillette
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