Emma prend la décision d’avorter et de pratiquer la symptothermie. À travers une trame visuelle dérangeante et insolite mélangée à une bande sonore intime et touchante, Emma nous invite à repenser la liberté à travers un corps, la bienveillance à travers le choix et l’harmonie à travers la violence.
Réalisateur | Emma Shigami |
Acteur | Yulia Kaiava |
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Le chameau bouscule, ouvre des brèches dans la manière dont l'expérience de l'avortement est racontée et mise en récit. En contournant les systèmes de représentation communément employés, différents témoignages de femmes interrogées à ce sujet se succèdent. Il en découle un discours non linéaire et lacunaire, caractérisé par un registre qui peut susciter des questionnements. Une impression alimentée par les images et plans choisis par la cinéaste qui se juxtaposent aux mots et les détournent de leur sens originel. Or, par ces différents procédés, Le chameau accentue la pesanteur du discours, attribue une tout autre dimension à ces narrations. Il semble en effet impossible d’oblitérer le caractère non acquis de ce droit, les crimes causés par sa non-reconnaissance, les luttes politiques - qu’elles soient passées ou présentes - auxquelles il s’associe, ou encore les angoisses multiples - notamment induites par la charge mentale contraceptive qui est ici évoquée. Le chameau met ainsi en relief les paroles de ces femmes et nous fait surtout ressentir la difficulté à exprimer les différentes strates de complexité liées à sa narration, et donc indirectement à son vécu. Un chaos qui traduit aussi à quel point cet acte s’inscrit à l’intersection d’enjeux multiples, et notamment au croisement de la construction d’un récit éminemment intime et d’une histoire collective et politique.
Yulia Kaiava
Assistante éditoriale de Tënk
Le chameau bouscule, ouvre des brèches dans la manière dont l'expérience de l'avortement est racontée et mise en récit. En contournant les systèmes de représentation communément employés, différents témoignages de femmes interrogées à ce sujet se succèdent. Il en découle un discours non linéaire et lacunaire, caractérisé par un registre qui peut susciter des questionnements. Une impression alimentée par les images et plans choisis par la cinéaste qui se juxtaposent aux mots et les détournent de leur sens originel. Or, par ces différents procédés, Le chameau accentue la pesanteur du discours, attribue une tout autre dimension à ces narrations. Il semble en effet impossible d’oblitérer le caractère non acquis de ce droit, les crimes causés par sa non-reconnaissance, les luttes politiques - qu’elles soient passées ou présentes - auxquelles il s’associe, ou encore les angoisses multiples - notamment induites par la charge mentale contraceptive qui est ici évoquée. Le chameau met ainsi en relief les paroles de ces femmes et nous fait surtout ressentir la difficulté à exprimer les différentes strates de complexité liées à sa narration, et donc indirectement à son vécu. Un chaos qui traduit aussi à quel point cet acte s’inscrit à l’intersection d’enjeux multiples, et notamment au croisement de la construction d’un récit éminemment intime et d’une histoire collective et politique.
Yulia Kaiava
Assistante éditoriale de Tënk
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