Khoa Lê fait la chronique d’un voyage au Vietnam, en visite dans sa famille lointaine pour les festivités de fin d’année. Des lieux et des visages à la fois familiers et étrangers, des échanges, mais aussi des non-dits. Le temps a passé, les kilomètres aussi. Face à la personnalité haute en couleur de la grand-mère, portrait et autoportrait se mêlent avec autant d’humour que d’émotions. Et peu à peu, la quête individuelle se transforme en une expérience sensorielle et mémorielle, à travers une mosaïque onirique d’images et de souvenirs.
Réalisateur | Khoa Lê |
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Le retour aux sources peut être un étrange pèlerinage, un entre-deux oscillant avec un pied ici, un pied là-bas. Revoir les visages, la culture, les rues, retrouver celles qui nous ont connu enfant, entendre les projections qu’elles ont faites pour nous, pour notre avenir, avec, en toile de fond, le murmure des voix de chez nous qui nous retiennent. Et au milieu de tout ça, une grand-mère (bà nội) qui nous attend de pied ferme. Fière et entêtée, elle est là, reliant les mondes, elle aussi. En toute élégance et avec vivacité, elle invoque ses fantômes pour qu’ils protègent les siens.
Le film du réalisateur Khoa Lê est une exploration intime de la famille et de sa mémoire ainsi que des sensations qui naissent de la filiation. Chaque rencontre avec son attachante grand-mère retisse le lien marqué par l’éloignement d’une partie de la famille et par les disparus, rappelant comment se construit une culture, comment elle se transmet et comment elle risque de se perdre. Les célébrations du Nouvel An, annonciatrices de tous les possibles avec vœux d’argent, de mari, de descendance, ne se font pas sans l’appel aux voix d’outre-tombe qui font elles aussi leur chemin à travers l’odeur de la nourriture, du ronronnement de la ville et de l’élan de la vie. La bà nội de Khoa est là pour dire ce qui a été perdu, ce qui disparait, et pour réclamer ce qu’elle voudrait voir se perpétuer. Un vœu irréconciliable peut-être, mais qui laissera assurément sa marque pour la suite des choses.
Nadine Gomez
Cinéaste
Le retour aux sources peut être un étrange pèlerinage, un entre-deux oscillant avec un pied ici, un pied là-bas. Revoir les visages, la culture, les rues, retrouver celles qui nous ont connu enfant, entendre les projections qu’elles ont faites pour nous, pour notre avenir, avec, en toile de fond, le murmure des voix de chez nous qui nous retiennent. Et au milieu de tout ça, une grand-mère (bà nội) qui nous attend de pied ferme. Fière et entêtée, elle est là, reliant les mondes, elle aussi. En toute élégance et avec vivacité, elle invoque ses fantômes pour qu’ils protègent les siens.
Le film du réalisateur Khoa Lê est une exploration intime de la famille et de sa mémoire ainsi que des sensations qui naissent de la filiation. Chaque rencontre avec son attachante grand-mère retisse le lien marqué par l’éloignement d’une partie de la famille et par les disparus, rappelant comment se construit une culture, comment elle se transmet et comment elle risque de se perdre. Les célébrations du Nouvel An, annonciatrices de tous les possibles avec vœux d’argent, de mari, de descendance, ne se font pas sans l’appel aux voix d’outre-tombe qui font elles aussi leur chemin à travers l’odeur de la nourriture, du ronronnement de la ville et de l’élan de la vie. La bà nội de Khoa est là pour dire ce qui a été perdu, ce qui disparait, et pour réclamer ce qu’elle voudrait voir se perpétuer. Un vœu irréconciliable peut-être, mais qui laissera assurément sa marque pour la suite des choses.
Nadine Gomez
Cinéaste