Ils font partie de la première génération de l’après-guerre d’Indochine. Ils sont nés au Vietnam ou en Martinique. Ils ont hérité d’une histoire singulière et conflictuelle. Ils sont les blessés du silence, du rejet, des malentendus. Leurs pères, soldats martiniquais, ont pris part à ce conflit aux côtés des Français de l’hexagone et de toutes les autres forces coloniales, de 1946 à 1954. Leurs mères, Vietnamiennes, ont eu à vivre cette guerre interne de libération menée par le parti communiste d’Hô Chi Minh. Annette et Jean-Claude font partie de ceux et celles qui posent les premiers jalons d’une mémoire commune en revisitant le parcours de leurs parents, de la Martinique au Vietnam, remontant à la source d’une identité perturbée.
Réalisateur | Arlette Pacquit |
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Disparèt pran-y, dit le kréyol.
Disparition, éprise.
L’illusion tournée en allusion, le corps couché sur le temps, lé zétwal fondues au sang des piébwa, répandus en rêves soupesés par des mains en attente, remuant les fonds : en rupture de filiation, jusque dans les langues ramassées par les racines dans les erres.
Des nasses.
L’une, et lunes.
La sœur du flamboyant est le glycéria. Il file et s’effile entre le Viêt Nam et la Martinique. Si l’un est présent pour l’autre, chacun est une forme, aussi, de disparition. Lorsque Arlette Pacquit tourne Héritiers du Viêt Nam, elle nomme une histoire enfouie dans une histoire, de soldats de la Caraïbe envoyés au nom de la France réprimer les forces indépendantes de la mal-dite Indochine. Plusieurs déserteront l’armée et se joindront aux Viêt Minh. Ils se lieront au pays, aussi, par l’amour. Il y aura des enfants, tressés aux bois des deux terres. Pacquit s’était imaginée, en écho à l’image méditée d’un flamboyant surplombant des eaux vietnamiennes, l’image d’un glycéria en fleur en Matinik. « Le lieu du même est parfois une illusion » dit la réalisatrice. L’image est arrivée trop tard, ainsi le film en garde la mémoire. C’est une façon aussi d’accepter que « cette eau semble dériver, nous ‘chayé’ vers un ailleurs. »
Nathanaël
Poète, essayiste et traductrice
À paraître en 2024
Andidan–cinémas intimes d'Arlette Pacquit.
Conversations entre Arlette Pacquit et Nathanaël
Disparèt pran-y, dit le kréyol.
Disparition, éprise.
L’illusion tournée en allusion, le corps couché sur le temps, lé zétwal fondues au sang des piébwa, répandus en rêves soupesés par des mains en attente, remuant les fonds : en rupture de filiation, jusque dans les langues ramassées par les racines dans les erres.
Des nasses.
L’une, et lunes.
La sœur du flamboyant est le glycéria. Il file et s’effile entre le Viêt Nam et la Martinique. Si l’un est présent pour l’autre, chacun est une forme, aussi, de disparition. Lorsque Arlette Pacquit tourne Héritiers du Viêt Nam, elle nomme une histoire enfouie dans une histoire, de soldats de la Caraïbe envoyés au nom de la France réprimer les forces indépendantes de la mal-dite Indochine. Plusieurs déserteront l’armée et se joindront aux Viêt Minh. Ils se lieront au pays, aussi, par l’amour. Il y aura des enfants, tressés aux bois des deux terres. Pacquit s’était imaginée, en écho à l’image méditée d’un flamboyant surplombant des eaux vietnamiennes, l’image d’un glycéria en fleur en Matinik. « Le lieu du même est parfois une illusion » dit la réalisatrice. L’image est arrivée trop tard, ainsi le film en garde la mémoire. C’est une façon aussi d’accepter que « cette eau semble dériver, nous ‘chayé’ vers un ailleurs. »
Nathanaël
Poète, essayiste et traductrice
À paraître en 2024
Andidan–cinémas intimes d'Arlette Pacquit.
Conversations entre Arlette Pacquit et Nathanaël
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