_Drexciya_ brosse le portrait d’une piscine abandonnée sur la plage Riviera, située à Accra au Ghana. Durant l’époque postcoloniale, au début de l’ère Kwame Nkrumah, le club Riviera Beach fut un luxueux hôtel qui prospéra jusqu’au milieu des années 1970. La piscine olympique, aujourd’hui dans un état de délabrement avancé, est désormais utilisée par les habitant·e·s à d'autres fins.
Réalisateur | Akosua Adoma Owusu |
Acteurs | Badewa Ajibade, Badewa Ajibade |
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Ce film est un portrait cinématographique expérimental captivant qui donne corps au mythe de Drexciya. Selon le groupe de musique underground éponyme, Drexciya serait un continent sous-marin où les enfants à naître des femmes africaines enceintes jetées des navires d'esclaves auraient survécu en s’adaptant à la vie aquatique.
Dans le film, une piscine abandonnée d'Accra sert de représentation de ce mythe. Ce bassin, ainsi que ses structures délabrées, deviennent alors une allégorie qui évoque à la fois l’océan Atlantique à l’époque de la traite transatlantique et le destin tragique des femmes africaines précipitées par-dessus bord, maintenues en vie par leurs enfants à naître qui ont trouvé un moyen de s'adapter et de continuer à vivre.
L’absence délibérée de dialogues plonge le spectateur dans une introspection profonde, l’amenant à interpréter cette allégorie. Le lien avec le mythe n’est peut-être pas immédiatement apparent, mais lorsqu’il se révèle, la puissance des images devient incontestable. L’interprétation qu’en propose Adoma Owusu, à travers son langage cinématographique unique, laisse une empreinte indélébile et témoigne de sa maîtrise du récit et de son approche du cinéma hybride et expérimental, mettant en avant la condition des femmes africaines. Drexciya, en tant qu’œuvre, crée un pont entre la diaspora africaine et le continent, offrant une représentation d’une histoire partagée.
Badewa Ajibade
Programmateur invité
Ce film est un portrait cinématographique expérimental captivant qui donne corps au mythe de Drexciya. Selon le groupe de musique underground éponyme, Drexciya serait un continent sous-marin où les enfants à naître des femmes africaines enceintes jetées des navires d'esclaves auraient survécu en s’adaptant à la vie aquatique.
Dans le film, une piscine abandonnée d'Accra sert de représentation de ce mythe. Ce bassin, ainsi que ses structures délabrées, deviennent alors une allégorie qui évoque à la fois l’océan Atlantique à l’époque de la traite transatlantique et le destin tragique des femmes africaines précipitées par-dessus bord, maintenues en vie par leurs enfants à naître qui ont trouvé un moyen de s'adapter et de continuer à vivre.
L’absence délibérée de dialogues plonge le spectateur dans une introspection profonde, l’amenant à interpréter cette allégorie. Le lien avec le mythe n’est peut-être pas immédiatement apparent, mais lorsqu’il se révèle, la puissance des images devient incontestable. L’interprétation qu’en propose Adoma Owusu, à travers son langage cinématographique unique, laisse une empreinte indélébile et témoigne de sa maîtrise du récit et de son approche du cinéma hybride et expérimental, mettant en avant la condition des femmes africaines. Drexciya, en tant qu’œuvre, crée un pont entre la diaspora africaine et le continent, offrant une représentation d’une histoire partagée.
Badewa Ajibade
Programmateur invité
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