Un film sur Serge Emmanuel Jongué, photographe-écrivain. Émigré au Québec pour fuir les silences d’une histoire intime et collective peuplée d’ombres et de blessures, il a passé sa courte vie à explorer ses multiples origines. La vie de Jongué est racontée à l’aide de ses propres textes, images, talismans et se déroule en forme chronologique, de sa naissance à Aix-en-Provence à sa mort prématurée à Montréal.
Réalisateur | Carlos Ferrand |
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« L’absence, la seule chose qui puisse alimenter le fait d’écrire. »
Si le manque crée le désir, et que le désir est le moteur de l’action, il n’est pas besoin de chercher bien loin pour expliquer l’intense activité créatrice de Serge Jongué. Né d’un père guyanais et d’une mère polonaise en France en 1951, l’histoire de Jongué est pleine de trous et de mystères. Un demi-frère qu’il n’a jamais connu, assassiné par les nazis alors qu’il avait voulu les photographier lors de l’occupation de Paris. Une mère journaliste qui s’est enfuie d’un camp de concentration avec les papiers d’identité d’une amie polonaise. Un père à la double vie qui mentait sur ses origines et a légué une histoire en creux et en demi-vérités, inscrite sur des négatifs.
« Jamais moi vraiment. Mais je garde le beau passeport de ma peau. Cadeau de papa et maman.»
Traversé par les doutes, les tourments, le sentiment de ne jamais arriver à dire, à se poser, à être là, parmi les siens, Jongué sillonne son « triangle mythique personnel », entre la France, l’Amérique du Nord et les Antilles, et cherche à capturer les signes qui apaiseraient sa quête. Et sa vie, accumulation de fragments, de bouts épars de réalités, de talismans, d’objets, est ici étalée avec brio par Ferrand, qui sans chercher à en élucider les mystères, les donne à voir, comme un aveu des impuissances de chacun.e face aux chimères de nos existences. L’absence et le mystère, qui retrouvent ici leur bienheureuse puissance.
Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk
Présenté en collaboration avec les
« L’absence, la seule chose qui puisse alimenter le fait d’écrire. »
Si le manque crée le désir, et que le désir est le moteur de l’action, il n’est pas besoin de chercher bien loin pour expliquer l’intense activité créatrice de Serge Jongué. Né d’un père guyanais et d’une mère polonaise en France en 1951, l’histoire de Jongué est pleine de trous et de mystères. Un demi-frère qu’il n’a jamais connu, assassiné par les nazis alors qu’il avait voulu les photographier lors de l’occupation de Paris. Une mère journaliste qui s’est enfuie d’un camp de concentration avec les papiers d’identité d’une amie polonaise. Un père à la double vie qui mentait sur ses origines et a légué une histoire en creux et en demi-vérités, inscrite sur des négatifs.
« Jamais moi vraiment. Mais je garde le beau passeport de ma peau. Cadeau de papa et maman.»
Traversé par les doutes, les tourments, le sentiment de ne jamais arriver à dire, à se poser, à être là, parmi les siens, Jongué sillonne son « triangle mythique personnel », entre la France, l’Amérique du Nord et les Antilles, et cherche à capturer les signes qui apaiseraient sa quête. Et sa vie, accumulation de fragments, de bouts épars de réalités, de talismans, d’objets, est ici étalée avec brio par Ferrand, qui sans chercher à en élucider les mystères, les donne à voir, comme un aveu des impuissances de chacun.e face aux chimères de nos existences. L’absence et le mystère, qui retrouvent ici leur bienheureuse puissance.
Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk
Présenté en collaboration avec les
FR- Jongué Carnet Nomade
EN- Jongué Carnet Nomade