Kathleen est coiffeuse. Elle l'a toujours été. Elle le sera toujours. Même à 83 ans, elle coiffe encore. Mais pas de la manière dont on pourrait s'y attendre. Son travail est particulier. Depuis 31 ans, Kathleen coiffe les malades en phase terminale dans le cadre de soins palliatifs. Dans ce court documentaire, Kathleen parle de son expérience et nous montre son travail inhabituel.
Réalisateur | Lorraine Price |
Partager sur |
Lorraine Price livre, à travers son film La coiffeuse, un regard doux sur le quotidien de Kathleen. Au-delà du soin qu’elle leur procure, Kathleen offre un moment précieux aux individus auxquels elle s’adresse. On est alors directement amenés à percevoir leur individualité, leur sensibilité, plutôt que leur condition médicale à laquelle ils sont pourtant habituellement réduits. Cette dernière leur offre, pour un bref instant, un écrin leur permettant d’exister différemment, à travers des considérations qu’on ne leur accorde souvent plus. Le film traduit l’impact direct de ses mouvements et paroles. Comme par enchantement, alors qu’elle s’affaire à boucler les cheveux de la patiente dans un environnement impersonnel, voire déshumanisant, les barreaux du lit d'hôpital nous semblent tout à coup un peu moins froids, le gris des murs moins terne, contrastant avec les couleurs des photos encadrées qui sont, quant à elles, beaucoup plus vives. La coiffeuse met plus largement en lumière ce qui est trop souvent délaissé, considéré comme fantaisiste ou superflu, et souligne par ce biais le sublime qui caractérise la démarche de Kathleen.
Yulia Kaiava
Assistante éditoriale de Tënk
Lorraine Price livre, à travers son film La coiffeuse, un regard doux sur le quotidien de Kathleen. Au-delà du soin qu’elle leur procure, Kathleen offre un moment précieux aux individus auxquels elle s’adresse. On est alors directement amenés à percevoir leur individualité, leur sensibilité, plutôt que leur condition médicale à laquelle ils sont pourtant habituellement réduits. Cette dernière leur offre, pour un bref instant, un écrin leur permettant d’exister différemment, à travers des considérations qu’on ne leur accorde souvent plus. Le film traduit l’impact direct de ses mouvements et paroles. Comme par enchantement, alors qu’elle s’affaire à boucler les cheveux de la patiente dans un environnement impersonnel, voire déshumanisant, les barreaux du lit d'hôpital nous semblent tout à coup un peu moins froids, le gris des murs moins terne, contrastant avec les couleurs des photos encadrées qui sont, quant à elles, beaucoup plus vives. La coiffeuse met plus largement en lumière ce qui est trop souvent délaissé, considéré comme fantaisiste ou superflu, et souligne par ce biais le sublime qui caractérise la démarche de Kathleen.
Yulia Kaiava
Assistante éditoriale de Tënk
Français
English