À travers un mélange de tournage réel, de manipulation numérique et d’animation, *John Cage - Halberstadt* exprime le vertige temporel provoqué par l’exécution sur une durée de 639 ans de la pièce de John Cage *Organ²/ASLSP*. Les images furent tournées lors du 12e changement de note, le 5 juillet 2012, dans l’église Burchardi à Halberstadt. Il s’agit du numéro 5 dans la série *Lieux et monuments*.
Réalisateur | Pierre Hébert |
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En 2001 s’amorce l’exécution de l’oeuvre du compositeur américain John Cage intitulée *Organ²/ASLSP* sur un orgue monté dans l’église Saint-Burchardi de Halberstadt, en Allemagne. L’exécution d’une lenteur extrême de l’oeuvre (les lettres ASLSP du titre signifient « As Slow As Possible ») doit durer 639 ans, soit jusqu’au 5 septembre 2640. Le 5 juillet 2012, Pierre Hébert filme le 12e changement de note à survenir depuis le début de l’exécution. Ce tournage constitue le matériau de base d’un film méditatif, dans lequel la clarinettiste Lori Freedman entame un dialogue musical improvisé avec l’oeuvre de Cage. Le résultat est empreint d’une étonnante spiritualité, les visiteurs circulant dans l’église d’Halberstadt se dématérialisant pour prendre des allures de silhouettes fantomatiques dans la permanence des vibrations sonores, qui finissent même par transfigurer les murs de l’église datant du XIe siècle. Il faudra attendre 2017 et le long métrage *Le film de Bazin* pour retrouver chez le cinéaste une telle envolée spirituelle.
Marcel Jean
Directeur général de la Cinémathèque québécoise
En 2001 s’amorce l’exécution de l’oeuvre du compositeur américain John Cage intitulée *Organ²/ASLSP* sur un orgue monté dans l’église Saint-Burchardi de Halberstadt, en Allemagne. L’exécution d’une lenteur extrême de l’oeuvre (les lettres ASLSP du titre signifient « As Slow As Possible ») doit durer 639 ans, soit jusqu’au 5 septembre 2640. Le 5 juillet 2012, Pierre Hébert filme le 12e changement de note à survenir depuis le début de l’exécution. Ce tournage constitue le matériau de base d’un film méditatif, dans lequel la clarinettiste Lori Freedman entame un dialogue musical improvisé avec l’oeuvre de Cage. Le résultat est empreint d’une étonnante spiritualité, les visiteurs circulant dans l’église d’Halberstadt se dématérialisant pour prendre des allures de silhouettes fantomatiques dans la permanence des vibrations sonores, qui finissent même par transfigurer les murs de l’église datant du XIe siècle. Il faudra attendre 2017 et le long métrage *Le film de Bazin* pour retrouver chez le cinéaste une telle envolée spirituelle.
Marcel Jean
Directeur général de la Cinémathèque québécoise