Après de multiples tentatives pour gagner l’Europe, César, Félou et Érik se retrouvent aujourd’hui à Bamako, déroutés, incertains, mais tentant malgré tout de s’inventer des manières de rêver encore. Amih, quant à elle, comme beaucoup d’autres jeunes femmes africaines, essaie avec une résolution inébranlable d’échapper à l’avenir qu’on lui avait tracé.
Réalisateur | Sylvain L'Espérance |
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Sylvain L’Espérance a toujours su capter le réel avec une force tranquille où tout se joue dans la patience du regard et l’oreille attentive. Marqué par la situation des migrant.e.s lors d’un précédent voyage en Afrique, le cinéaste s’est intéressé aux récits d’un petit groupe de personnes vivant à Bamako, non pas par choix, mais suite aux éprouvantes bifurcations de leur trajectoire de vie respective.
Après s’y être installé, y avoir vécu et observé dans la durée et la proximité le quotidien des gens, c’est par les rencontres et les liens tissés que l’Espérance a initié ce projet, avec la volonté d’en faire une oeuvre participative, une sorte de récit collectif du vécu de ces personnes d’horizons différents partageant ce même déracinement.
Avec une démarche compréhensive laissant toute la place à la prise de parole – parole pour se raconter individuellement mais aussi pour créer collectivement (à travers le théâtre, la poésie, le chant et la danse) –, le cinéaste y récolte les réminiscences de leurs parcours migratoires et leurs impressions face à ce lieu où on les tolère sans jamais réellement les accueillir. Mais cette impasse ne signifie pas pour autant une apathie générale. Ces migrant.e.s ont une agentivité. Dans leur résilience et leur lucidité du quotidien, ils et elles agissent, parlent, créent, bougent, jouent, occupent l’espace et s’expriment.
« Je vivrai ma vie. Je ne me laisserai pas vivre par elle! » conclut l’un d’eux à la fin du film. Tout l'espoir et la résistance du monde se trouvent dans l’expression marquée de ces mots.
Jason Burnham
Coordonnateur de programmation de Tënk
Sylvain L’Espérance a toujours su capter le réel avec une force tranquille où tout se joue dans la patience du regard et l’oreille attentive. Marqué par la situation des migrant.e.s lors d’un précédent voyage en Afrique, le cinéaste s’est intéressé aux récits d’un petit groupe de personnes vivant à Bamako, non pas par choix, mais suite aux éprouvantes bifurcations de leur trajectoire de vie respective.
Après s’y être installé, y avoir vécu et observé dans la durée et la proximité le quotidien des gens, c’est par les rencontres et les liens tissés que l’Espérance a initié ce projet, avec la volonté d’en faire une oeuvre participative, une sorte de récit collectif du vécu de ces personnes d’horizons différents partageant ce même déracinement.
Avec une démarche compréhensive laissant toute la place à la prise de parole – parole pour se raconter individuellement mais aussi pour créer collectivement (à travers le théâtre, la poésie, le chant et la danse) –, le cinéaste y récolte les réminiscences de leurs parcours migratoires et leurs impressions face à ce lieu où on les tolère sans jamais réellement les accueillir. Mais cette impasse ne signifie pas pour autant une apathie générale. Ces migrant.e.s ont une agentivité. Dans leur résilience et leur lucidité du quotidien, ils et elles agissent, parlent, créent, bougent, jouent, occupent l’espace et s’expriment.
« Je vivrai ma vie. Je ne me laisserai pas vivre par elle! » conclut l’un d’eux à la fin du film. Tout l'espoir et la résistance du monde se trouvent dans l’expression marquée de ces mots.
Jason Burnham
Coordonnateur de programmation de Tënk
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