Le delta intérieur du fleuve Niger au Mali. Une vaste plaine traversée par le fleuve au cœur du Sahel; un fabuleux enchevêtrement de canaux, de rivières, de lacs, d’îles, de mares, de prairies et de zones inondables. Sur ce territoire, des sociétés humaines ont appris à vivre ensemble en étroite relation avec le mouvement du fleuve. À l’étiage, lorsque s’amorce la décrue, je suis allé à la rencontre des habitants du delta, certains artisans ou commerçants, d’autres navigateurs, bergers ou pêcheurs partant ainsi à la recherche d’un portrait humain du fleuve.
Réalisateur | Sylvain L'Espérance |
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Une nouvelle fois, Sylvain L’Espérance fait ici la preuve qu’il est possible de réaliser un film politique sans tomber dans le dogmatisme et la catéchisation, empreignant plutôt son œuvre d’une sobre poésie qui laisse contemplatif et songeur.
L’étiage du delta intérieur du fleuve Niger, dont les eaux jadis nourricières baissent et s’ensablent chaque année davantage, est à l’image de la décrue des espoirs d’une humanité qui va à vau-l’eau. Quelque métier qu’ils exercent, les riverains des six pays bordés par le fleuve subissent de plein fouet les changements climatiques qui bouleversent leurs modes de vie séculaires. Fabricants de pirogues, pilotes de bateau, marchandes de poisson, pasteurs peuls, toutes et tous subissent la pression de l’affaissement de leur unique ressource vivrière, qui gruge insidieusement le tissu social. Ainsi, le pêcheur se retrouve lui-même dans les rets d’un système destructeur sur lequel il n’a aucun contrôle. Sans échappatoire, il asphyxie d’un lent tourment.
Emportant le spectateur-pirogue dans le cours souvent hypnotique de ses travellings, L’Espérance nous présente néanmoins l’élégance humaine dans ce qu’elle a de plus noble et de plus précaire. De fait, il remporte haut la main son pari de vouloir nous montrer « un portrait humain du fleuve ».
Richard Brouillette
Cinéaste, producteur, éleveur de poules et comptable
Une nouvelle fois, Sylvain L’Espérance fait ici la preuve qu’il est possible de réaliser un film politique sans tomber dans le dogmatisme et la catéchisation, empreignant plutôt son œuvre d’une sobre poésie qui laisse contemplatif et songeur.
L’étiage du delta intérieur du fleuve Niger, dont les eaux jadis nourricières baissent et s’ensablent chaque année davantage, est à l’image de la décrue des espoirs d’une humanité qui va à vau-l’eau. Quelque métier qu’ils exercent, les riverains des six pays bordés par le fleuve subissent de plein fouet les changements climatiques qui bouleversent leurs modes de vie séculaires. Fabricants de pirogues, pilotes de bateau, marchandes de poisson, pasteurs peuls, toutes et tous subissent la pression de l’affaissement de leur unique ressource vivrière, qui gruge insidieusement le tissu social. Ainsi, le pêcheur se retrouve lui-même dans les rets d’un système destructeur sur lequel il n’a aucun contrôle. Sans échappatoire, il asphyxie d’un lent tourment.
Emportant le spectateur-pirogue dans le cours souvent hypnotique de ses travellings, L’Espérance nous présente néanmoins l’élégance humaine dans ce qu’elle a de plus noble et de plus précaire. De fait, il remporte haut la main son pari de vouloir nous montrer « un portrait humain du fleuve ».
Richard Brouillette
Cinéaste, producteur, éleveur de poules et comptable
FR- Un fleuve humain