Deux cinéastes filment la vie dans la mission brésilienne de Sangradouro : Aldabert Heide, missionnaire allemand excentrique, qui commence dès 1957 à filmer avec sa caméra Super 8 et Divino Tserewahu, un jeune réalisateur xavánte. Passant de la complicité à la compétition, de l'ironie à l'émotion, ils donnent vie à leurs archives, dévoilant les coulisses de la catéchisation des peuples indigènes au Brésil.
Réalisateur | Tiago Campos |
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Côtoyant les Xavantes depuis 1957, le missionnaire allemand Adalberto Heide, connu comme « le maître », possède aujourd'hui des archives colossales documentant les coulisses du processus d’évangélisation de cette communauté. L'œuvre de Divino Tserewahú, un jeune cinéaste xavante, est quant à lui axé sur la préservation des traditions et sur la vie quotidienne de son peuple. Il a été formé par l'organisme Vídeo nas Aldeias, un projet précurseur dans la production audiovisuelle autochtone, dont le réalisateur Tiago Campos est collaborateur. Travaillant chacun de leur côté, le regard de Divino ne croise jamais celui d'Adalberto et, même si la relation entre les deux est marquée par l'admiration et le respect mutuel, il y a aussi des malaises masqués de l’un et de la condescendance de l’autre. Lors des échanges entre les deux, la théorie que l’évangélisation des Premières Nations fut pacifique ressort ; une version édulcorée racontée par l'Église et qui trouve encore aujourd’hui écho au sein de la société brésilienne. Plutôt que de chercher à confronter directement ses personnages, O mestre e o Divino se penche sur les subtilités d'une relation complexe, dévoilant comment derrière cette cohabitation supposément inoffensive existe un colonialisme tangible.
Le collectif de programmation des RIDM
Présenté en collaboration avec les
Côtoyant les Xavantes depuis 1957, le missionnaire allemand Adalberto Heide, connu comme « le maître », possède aujourd'hui des archives colossales documentant les coulisses du processus d’évangélisation de cette communauté. L'œuvre de Divino Tserewahú, un jeune cinéaste xavante, est quant à lui axé sur la préservation des traditions et sur la vie quotidienne de son peuple. Il a été formé par l'organisme Vídeo nas Aldeias, un projet précurseur dans la production audiovisuelle autochtone, dont le réalisateur Tiago Campos est collaborateur. Travaillant chacun de leur côté, le regard de Divino ne croise jamais celui d'Adalberto et, même si la relation entre les deux est marquée par l'admiration et le respect mutuel, il y a aussi des malaises masqués de l’un et de la condescendance de l’autre. Lors des échanges entre les deux, la théorie que l’évangélisation des Premières Nations fut pacifique ressort ; une version édulcorée racontée par l'Église et qui trouve encore aujourd’hui écho au sein de la société brésilienne. Plutôt que de chercher à confronter directement ses personnages, O mestre e o Divino se penche sur les subtilités d'une relation complexe, dévoilant comment derrière cette cohabitation supposément inoffensive existe un colonialisme tangible.
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