C’est l’après-guerre. L’Europe s’est reconstruite. Tout marche pour le mieux dans les « colonies-modèles » où la République française mène ses pupilles d’une main maternelle vers les lumières de la raison et du progrès. Tout le monde, pourtant, n’est pas de cet avis. Premier film anticolonialiste de l’Hexagone, interdit puis récemment primé par le ministère des Affaires étrangères, cet efficace pamphlet contre le colonialisme en Afrique noire valut à son auteur treize inculpations et une condamnation à un an de prison.
Réalisateur | René Vautier |
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À 21 ans, René Vautier est déjà familier de la clandestinité et de la censure que lui ont coûté son engagement dans la Résistance et sa participation au film La Grande Lutte des mineurs de Louis Daquin. Lorsqu’il se rend en Afrique-Occidentale française pour réaliser un film pour la Ligue de l’enseignement, il se confronte à l’écart entre le discours colonial et les conditions de vie réelles des populations colonisées. En vingt minutes à peine, le cinéaste relie implacablement l’essor du capitalisme et la domination raciste. Il démonte méthodiquement le discours officiel d’une colonisation supposément émancipatrice pour mieux en faire ressortir les logiques, déterminées par les intérêts économiques des États colons et assises par la violence. Film percutant, Afrique 50 est aussi un document historique fondamental qui énonce en 1950 des faits encore aujourd’hui passés sous silence, l'émergence des luttes pour l’indépendance – qui a déjà entendu le nom de Mamba Bakayoko? – et leur répression criminelle.
Chloé Vurpillot
Chargée de programmation de Tënk France
À 21 ans, René Vautier est déjà familier de la clandestinité et de la censure que lui ont coûté son engagement dans la Résistance et sa participation au film La Grande Lutte des mineurs de Louis Daquin. Lorsqu’il se rend en Afrique-Occidentale française pour réaliser un film pour la Ligue de l’enseignement, il se confronte à l’écart entre le discours colonial et les conditions de vie réelles des populations colonisées. En vingt minutes à peine, le cinéaste relie implacablement l’essor du capitalisme et la domination raciste. Il démonte méthodiquement le discours officiel d’une colonisation supposément émancipatrice pour mieux en faire ressortir les logiques, déterminées par les intérêts économiques des États colons et assises par la violence. Film percutant, Afrique 50 est aussi un document historique fondamental qui énonce en 1950 des faits encore aujourd’hui passés sous silence, l'émergence des luttes pour l’indépendance – qui a déjà entendu le nom de Mamba Bakayoko? – et leur répression criminelle.
Chloé Vurpillot
Chargée de programmation de Tënk France
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