L'une des œuvres les plus connues de Brakhage, elle montre la naissance à la maison du premier enfant du couple composé de l'artiste Jane Wodening et de Stan Brakhage. Utilisé par la suite par les centres de maternité et les groupes d'accouchement naturel, ce film a contribué à changer les attitudes envers la présence du père à la naissance. Filmer l'événement, a déclaré Brakhage, était sa façon d'être présent. Bien que le film suive dans une certaine mesure la chronologie de la naissance, il l'interrompt aussi fréquemment, représentation subjective de l'attente, de l'anticipation nerveuse et émerveillée de Brakhage et du travail de sa femme.
Réalisateur | Stan Brakhage |
Acteur | Naomie Décarie-Daigneault |
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1958, alors que les hommes n’étaient même pas admis dans les salles d’accouchement, Brakhage défie les interdits et décide, avec la collaboration de sa femme Jane Wodening et de leur médecin, de filmer l’arrivée de leur premier enfant. Œuvre devenue mythique entre autres à cause du scandale qu’elle provoqua au départ, elle représente l’accouchement de manière frontale et totale. Mais le véritable choc esthétique qu’elle provoque n’est pas dû à l’aspect spectaculaire des images - bébé expulsé du vagin, placenta sanguinolent, coupure du cordon ombilical - mais bien à la représentation béate de l’Amour. La force expressive des images renforcée par l’absence de bande-son, la construction de métaphores visuelles poétiques et la structure déconstruite de l’événement gardent le spectateur coi, comme entraîné de force dans un tunnel vertigineux d’où il émerge ébahi, le cœur battant, témoin du miracle grandiose de la naissance. Long chant d’amour, cri primitif de bonheur, il demeure une des rares représentations cinématographiques du corps féminin donnant la vie. Gageons qu’avec une juste représentation des femmes en cinéma, cet acte immémorial ne sera plus relégué aux rangs médicaux mais saura se déployer dans toute la portée symbolique et existentielle qu’il recèle.
Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk
1958, alors que les hommes n’étaient même pas admis dans les salles d’accouchement, Brakhage défie les interdits et décide, avec la collaboration de sa femme Jane Wodening et de leur médecin, de filmer l’arrivée de leur premier enfant. Œuvre devenue mythique entre autres à cause du scandale qu’elle provoqua au départ, elle représente l’accouchement de manière frontale et totale. Mais le véritable choc esthétique qu’elle provoque n’est pas dû à l’aspect spectaculaire des images - bébé expulsé du vagin, placenta sanguinolent, coupure du cordon ombilical - mais bien à la représentation béate de l’Amour. La force expressive des images renforcée par l’absence de bande-son, la construction de métaphores visuelles poétiques et la structure déconstruite de l’événement gardent le spectateur coi, comme entraîné de force dans un tunnel vertigineux d’où il émerge ébahi, le cœur battant, témoin du miracle grandiose de la naissance. Long chant d’amour, cri primitif de bonheur, il demeure une des rares représentations cinématographiques du corps féminin donnant la vie. Gageons qu’avec une juste représentation des femmes en cinéma, cet acte immémorial ne sera plus relégué aux rangs médicaux mais saura se déployer dans toute la portée symbolique et existentielle qu’il recèle.
Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk
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