Dans les années 70, les jeunes de Baie-Comeau – Hauterive cherchent à prendre leur place dans une société industrielle vouée au travail et à la consommation. Souvent laissés à eux-mêmes en attendant d’entrer sur le marché du travail, plusieurs d’entre eux cherchent leurs voies dans la création artistique. La fête de la Saint-Jean de 1974 leur donne une occasion de crier haut et fort leur existence et de bousculer l’ordre en place. Nous les suivons ici dans leur aventure et leur réalité.
Réalisateurs | Daniel Le Saunier, Jacques Augustin |
Acteur | Alexandra Tremblay |
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En ouverture, un film d’archive de la Quebec North Shore. Baie-Comeau, une ville de bungalows éclairée par des grands boulevards. On voulait effacer la particularité régionale, la contrainte du territoire, la promesse d’une alternative. Vivre une vie uniforme comme un catalogue, une publicité de radio commerciale locale. La promesse de vivre le même rêve, même dans l’éloignement: une belle maison, un gros char, le même confort que son voisin. On fait des enfants pour oublier l’ennui, le malaise instinctif devant tant de paysages de roches et de glaise. Personne ne nous apprend l’enracinement en contexte de villes-champignons et dans le capitalisme.
L’espace-temps entre le secondaire et l’entrée à la shop. On fait du parking au centre commercial ou sur le bord de la rivière Manicouagan. Voyageurs solitaires sur place. Nous tournons en rond comme des volutes de haschisch. Avant la guerre des municipalités au skate, la même peur des jeunes, de leur grabuge et des motocyclettes. On essaye de se creuser des espaces dans la ville-lumière du Québec à travers les utopies urbanistes.
Le découragement, le rejet du conformisme des parents et l'intérêt pour les arts égalisaient les participant·e·s de ce collage irrévérencieux programmé entre la messe et le bingo. Il faut regarder le film comme un journal de bord, un film de vacances de drop-outs et d’enfants-adultes ensauvagés. Un manifeste artistique. Faire de l’art, pas folklorisant, loin des régions métropolitaines.
Il faut s’agiter, créer une étincelle, un petit feu de tobbe, avant d’être avalé par le système. Nous ne sommes pas tous faits pour l’anonymat.
Alexandra Tremblay
Autrice, cinéphile et apprentie projectionniste
En ouverture, un film d’archive de la Quebec North Shore. Baie-Comeau, une ville de bungalows éclairée par des grands boulevards. On voulait effacer la particularité régionale, la contrainte du territoire, la promesse d’une alternative. Vivre une vie uniforme comme un catalogue, une publicité de radio commerciale locale. La promesse de vivre le même rêve, même dans l’éloignement: une belle maison, un gros char, le même confort que son voisin. On fait des enfants pour oublier l’ennui, le malaise instinctif devant tant de paysages de roches et de glaise. Personne ne nous apprend l’enracinement en contexte de villes-champignons et dans le capitalisme.
L’espace-temps entre le secondaire et l’entrée à la shop. On fait du parking au centre commercial ou sur le bord de la rivière Manicouagan. Voyageurs solitaires sur place. Nous tournons en rond comme des volutes de haschisch. Avant la guerre des municipalités au skate, la même peur des jeunes, de leur grabuge et des motocyclettes. On essaye de se creuser des espaces dans la ville-lumière du Québec à travers les utopies urbanistes.
Le découragement, le rejet du conformisme des parents et l'intérêt pour les arts égalisaient les participant·e·s de ce collage irrévérencieux programmé entre la messe et le bingo. Il faut regarder le film comme un journal de bord, un film de vacances de drop-outs et d’enfants-adultes ensauvagés. Un manifeste artistique. Faire de l’art, pas folklorisant, loin des régions métropolitaines.
Il faut s’agiter, créer une étincelle, un petit feu de tobbe, avant d’être avalé par le système. Nous ne sommes pas tous faits pour l’anonymat.
Alexandra Tremblay
Autrice, cinéphile et apprentie projectionniste
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