Homme du peuple, chauffeur de taxi, Jean Carignan est surtout l'un des plus grands violoneux du monde. Sous ses doigts, les « reels » ou rigodons apparaissent comme une musique complexe, savante, appelant une virtuosité digne de Paganini; un genre musical transmis « par oreille » et resté populaire, dont les grands s'appellent Skinner, Coleman, Allard. Jean Carignan en exécute un répertoire considérable et livre le fruit de ses recherches en Irlande et en Écosse, qui ont fait de lui un spécialiste de la musique celte internationalement reconnu. Ce film, c'est aussi une histoire d'amour entre un enfant pauvre et son violon, et un témoignage social unique sur une époque héroïque.
Réalisateur | Bernard Gosselin |
Acteur | Jean-Philippe Desrochers |
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Dans Jean Carignan, violoneux, Bernard Gosselin, proche collaborateur de Pierre Perrault et acteur important du cinéma direct québécois, laisse l’homme (1916-1988) se raconter, dans une langue qui illustre à merveille le génie du parler populaire. Mais le cinéaste, dont l’œuvre est marquée par un grand intérêt pour le monde ouvrier et les métiers de l’artisanat, filme surtout ce virtuose de l’archet en train de jouer de son instrument. Le musicien frottait et frappait les cordes de son violon avec toute la ferveur qui l’animait, à l’image de ses maîtres, que Carignan qualifiait fièrement de « gars de taverne ». Le violoniste autodidacte, très peu scolarisé par ailleurs, possédait une connaissance encyclopédique du répertoire traditionnel celtique, influence majeure de la musique d’ici.
Contemporain de l’importante série documentaire Le son des Français d’Amérique (André Gladu et Michel Brault, 1974), Jean Carignan, violoneux témoigne d’une époque où la culture populaire - la chanson et la musique du peuple - était transmise d’une personne à l’autre lors de veillées qui se déroulaient dans les maisons humbles d’un Québec encore très rural, préservé d’une certaine modernité.
Jean-Philippe Desrochers
Critique
Dans Jean Carignan, violoneux, Bernard Gosselin, proche collaborateur de Pierre Perrault et acteur important du cinéma direct québécois, laisse l’homme (1916-1988) se raconter, dans une langue qui illustre à merveille le génie du parler populaire. Mais le cinéaste, dont l’œuvre est marquée par un grand intérêt pour le monde ouvrier et les métiers de l’artisanat, filme surtout ce virtuose de l’archet en train de jouer de son instrument. Le musicien frottait et frappait les cordes de son violon avec toute la ferveur qui l’animait, à l’image de ses maîtres, que Carignan qualifiait fièrement de « gars de taverne ». Le violoniste autodidacte, très peu scolarisé par ailleurs, possédait une connaissance encyclopédique du répertoire traditionnel celtique, influence majeure de la musique d’ici.
Contemporain de l’importante série documentaire Le son des Français d’Amérique (André Gladu et Michel Brault, 1974), Jean Carignan, violoneux témoigne d’une époque où la culture populaire - la chanson et la musique du peuple - était transmise d’une personne à l’autre lors de veillées qui se déroulaient dans les maisons humbles d’un Québec encore très rural, préservé d’une certaine modernité.
Jean-Philippe Desrochers
Critique
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