*Elle avance vers nous. Elle avance contre nous. Elle avance avec nous... Elle me chasse. Je ne peux plus avancer avec elle. Je ne verrai plus son bel horizon. Je ne veux pas manquer son air frais du matin. Elle m’a tout donné.* Elle c’est la mer. Elle avance sur la ville de Saint- Louis, la « Venise du sud », dont certains quartiers, Guet Ndar et Ndar Toute, enclavés entre la mer et le fleuve, risquent de disparaître, tout comme Ndoud Baba Diéye, une île des alentours...
Réalisateur | Mamadou Khouma Gueye |
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Il y a quelques années, je suis tombé sur un décor presque apocalyptique à Saint-Louis, dans le nord du Sénégal. Je voulais comprendre comment s'était créé ce décor terrible mais si cinématographique. L'atmosphère y était lourde. Les maisons et les objets du quotidien se faisaient manger par la mer. Hommes et femmes luttaient en vain. J'ai écouté les lieux. J'ai écouté les femmes, elles qui s'activaient le plus dans ces moments de détresse. J'ai rencontré et discuté avec cette famille de trois générations de femmes. Elles m'ont raconté l'avancée de la mer dans ce bout de terre coincée entre le fleuve Sénégal et l'océan Atlantique. Quelques mois plus tard, j'ai filmé les traces de ce choc qui restait sur les murs et aussi dans les têtes. Ces décors ressemblent aux images pasoliniennes de ces films qui revisitent la mythologie. Je suis historien de formation. Les mythes m’intéressent en tant que séquelles philosophiques de l'Histoire. Le travail sur les mythes dans le cinéma de Pasolini passent par les protagonistes femmes. Elles habitent comme dans Xaar Yàlla la force de l'image et de l'imaginaire.
Mamadou Khouma Gueye
Cinéaste, programmateur et coxeur
Présenté en dialogue avec Carnet de notes pour une Orestie africaine de Pasolini
Il y a quelques années, je suis tombé sur un décor presque apocalyptique à Saint-Louis, dans le nord du Sénégal. Je voulais comprendre comment s'était créé ce décor terrible mais si cinématographique. L'atmosphère y était lourde. Les maisons et les objets du quotidien se faisaient manger par la mer. Hommes et femmes luttaient en vain. J'ai écouté les lieux. J'ai écouté les femmes, elles qui s'activaient le plus dans ces moments de détresse. J'ai rencontré et discuté avec cette famille de trois générations de femmes. Elles m'ont raconté l'avancée de la mer dans ce bout de terre coincée entre le fleuve Sénégal et l'océan Atlantique. Quelques mois plus tard, j'ai filmé les traces de ce choc qui restait sur les murs et aussi dans les têtes. Ces décors ressemblent aux images pasoliniennes de ces films qui revisitent la mythologie. Je suis historien de formation. Les mythes m’intéressent en tant que séquelles philosophiques de l'Histoire. Le travail sur les mythes dans le cinéma de Pasolini passent par les protagonistes femmes. Elles habitent comme dans Xaar Yàlla la force de l'image et de l'imaginaire.
Mamadou Khouma Gueye
Cinéaste, programmateur et coxeur
Présenté en dialogue avec Carnet de notes pour une Orestie africaine de Pasolini
FR- Xaar Yallà
EN - Xaar Yallà