À l'hiver 2016, la Jungle de Calais est une ville naissante en pleine croissance où vivent près de 12 000 personnes. Au début du printemps, la zone Sud, avec ses commerces, ses rues, ses habitations, sera entièrement détruite. Les habitants expulsés déplacent alors leurs maisons vers la zone Nord, pour s’abriter et continuer à vivre. À l'automne, l’État organise le démantèlement définitif de la Jungle. Mais la Jungle est un territoire mutant, une ville monde, une ville du futur ; même détruite, elle renait toujours de ses cendres.
Réalisateurs | Nicolas Klotz, Élisabeth Perceval |
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La Jungle est l’appellation que l’on donne aux camps de fortunes habités par ces réfugiés qui tentent de traverser les frontières de l’Europe. L’un des plus connus, celui de Calais, a été démantelé en 2016 après avoir accueilli entre huit et douze mille personnes. Territoire informe, ville de fin du monde, Nicolas Klotz et Élisabeth Perceval nous offrent, avec L'héroïque lande, la frontière brûle , un film puissant, guidé par un souffle instinctif qui dévoile les contours et la beauté de cet étrange habitat. Sobre, jamais misérabiliste, aucun compromis n’est fait sur le plan esthétique et poétique, rendant dignement hommage à chaque personne rencontrée. Et comme pour tout, l’ultime secret, c’est le temps. Sans rien précipiter, les cinéastes captent les récits, dialoguent, questionnent, confrontant par la bande les contrecoups des trop nombreuses crises géopolitiques qui, comme de vieilles rengaines, ne cessent de se répéter. De cette temporalité étirée, dictée par le lieu, se dégage lentement, mais sûrement, l’importance accordée à ces périples homériques et tragiques où l’humain prime sur tout le reste. Une épopée qui rappelle que le cumul de toutes ces histoires se réduira à la seule qui vaille, appartenant au final à ceux et celles qui la portent, dont elle est le lourd bagage, ou la seule lueur d’espoir. Ce film en est le noble témoin.
Nadine Gomez
Cinéaste
La Jungle est l’appellation que l’on donne aux camps de fortunes habités par ces réfugiés qui tentent de traverser les frontières de l’Europe. L’un des plus connus, celui de Calais, a été démantelé en 2016 après avoir accueilli entre huit et douze mille personnes. Territoire informe, ville de fin du monde, Nicolas Klotz et Élisabeth Perceval nous offrent, avec L'héroïque lande, la frontière brûle , un film puissant, guidé par un souffle instinctif qui dévoile les contours et la beauté de cet étrange habitat. Sobre, jamais misérabiliste, aucun compromis n’est fait sur le plan esthétique et poétique, rendant dignement hommage à chaque personne rencontrée. Et comme pour tout, l’ultime secret, c’est le temps. Sans rien précipiter, les cinéastes captent les récits, dialoguent, questionnent, confrontant par la bande les contrecoups des trop nombreuses crises géopolitiques qui, comme de vieilles rengaines, ne cessent de se répéter. De cette temporalité étirée, dictée par le lieu, se dégage lentement, mais sûrement, l’importance accordée à ces périples homériques et tragiques où l’humain prime sur tout le reste. Une épopée qui rappelle que le cumul de toutes ces histoires se réduira à la seule qui vaille, appartenant au final à ceux et celles qui la portent, dont elle est le lourd bagage, ou la seule lueur d’espoir. Ce film en est le noble témoin.
Nadine Gomez
Cinéaste
L'héroïque lande
L'héroïque lande - EN