Tourné en 24 heures, À St-Henri, le 26 août rassemble quelques-uns des plus brillants cinéastes documentaires québécois autour de cet ancien quartier ouvrier de Montréal. Dans un style cinéma direct, à l'affût des histoires qui font l'épaisseur d'une journée dans la vie quotidienne du quartier, ce film parcourt des trajectoires qui se côtoient ou se croisent tout en restant opaques les unes aux autres. En 2010, Saint-Henri nous offre un microcosme qui reflète merveilleusement combien le temps et le changement s'inscrivent dans un espace urbain resté profondément enraciné dans son passé industriel vibrant.
Réalisateur | Shannon Walsh |
Acteur | Claire Valade |
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Si À St-Henri le cinq septembre est un film de décalages, À St-Henri, le 26 août, réalisé 50 ans plus tard comme un hommage et un écho, préfère donner dans les contrastes. À l’avant-plan, la voix des habitant.e.s du quartier, libres cette fois-ci de s’exprimer sans être modulé.e.s par une narration envahissante. Ce sont ces gens qui, au gré des promenades en cette journée de rentrée scolaire comme dans l’œuvre précédente, font ressortir tous ces contrastes en racontant leurs rues, leurs ruelles, leurs commerces. Magasins traditionnels et shoppes fonctionnelles qui voisinent boutiques et ateliers branchés. Vieux logements et blocs à loyer modique qui jouxtent condos neufs et brownstones modernisés. Francophones et anglophones du premier film qui s’entremêlent aujourd’hui à une population multiculturelle transformant la vie du quartier, à cheval entre sa vocation ouvrière d’origine et son embourgeoisement galopant. Résidents vivant de canettes consignées qui côtoient propriétaires d’entreprises préférant habiter l’Île-des-Sœurs loin de « l’enfer » de St-Henri. Libérés du poids de devoir inventer leur cinéma comme les cinéastes du film original qui évoquaient littéralement Rouch et Truffaut, l’équipe de celui-ci est là pour regarder plutôt qu’épier, écouter plutôt que commenter, capter plutôt qu’exhiber — jeunes, vieux, rebelles, explorateurs urbains, motards, pêcheurs, détaillants, citoyens ordinaires. Il en résulte un film émouvant qui dialogue avec son prédécesseur tout en s’en
distançant clairement.
Claire Valade
Critique et programmatrice
Si À St-Henri le cinq septembre est un film de décalages, À St-Henri, le 26 août, réalisé 50 ans plus tard comme un hommage et un écho, préfère donner dans les contrastes. À l’avant-plan, la voix des habitant.e.s du quartier, libres cette fois-ci de s’exprimer sans être modulé.e.s par une narration envahissante. Ce sont ces gens qui, au gré des promenades en cette journée de rentrée scolaire comme dans l’œuvre précédente, font ressortir tous ces contrastes en racontant leurs rues, leurs ruelles, leurs commerces. Magasins traditionnels et shoppes fonctionnelles qui voisinent boutiques et ateliers branchés. Vieux logements et blocs à loyer modique qui jouxtent condos neufs et brownstones modernisés. Francophones et anglophones du premier film qui s’entremêlent aujourd’hui à une population multiculturelle transformant la vie du quartier, à cheval entre sa vocation ouvrière d’origine et son embourgeoisement galopant. Résidents vivant de canettes consignées qui côtoient propriétaires d’entreprises préférant habiter l’Île-des-Sœurs loin de « l’enfer » de St-Henri. Libérés du poids de devoir inventer leur cinéma comme les cinéastes du film original qui évoquaient littéralement Rouch et Truffaut, l’équipe de celui-ci est là pour regarder plutôt qu’épier, écouter plutôt que commenter, capter plutôt qu’exhiber — jeunes, vieux, rebelles, explorateurs urbains, motards, pêcheurs, détaillants, citoyens ordinaires. Il en résulte un film émouvant qui dialogue avec son prédécesseur tout en s’en
distançant clairement.
Claire Valade
Critique et programmatrice
FR - A St-Henri, le 26 août
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