Shanghai, fascinante mégalopole portuaire, a connu d’immenses bouleversements depuis 1930 : révolutions politiques et culturelles, assassinats, flux de population. Dix-huit personnes se remémorent leurs expériences personnelles dans cette cité en perpétuelle évolution, comme dix-huit chapitres d'un roman.
Réalisateurs | Jia Zhangke , Jia Zhangke |
Acteurs | Pascale Ferland, Pascale Ferland |
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Un court métrage avait initialement été commandé à Jia Zhangke pour faire partie de l’Exposition universelle de Shanghai (2010). Dérogeant des paramètres, le cinéaste décida plutôt de dépeindre un portrait plus ample et lyrique de la ville.
De prime abord, le film peut sembler conventionnel, mais en y regardant de plus près, on y dénote une grande finesse au niveau de l’approche ainsi qu’un récit brillamment construit. Par le biais de différents témoignages de personnes, dont la trajectoire s’inscrit d’une manière ou d’une autre dans la cité, s’échafaude une structure narrative en cinq parties. Le récit chronologique raconte l’histoire de Shanghai, d’avant la prise du pouvoir par Mao, en passant par la révolution culturelle, jusqu’à aujourd’hui. Les récits tentaculaires des personnages s’étendent jusqu’aux changements drastiques et souvent violents laissés en héritage par la Chine du XXe siècle.
En outre, certains protagonistes interviewés sont issus du monde du cinéma, comme Rebecca Pan, actrice dans Nos années sauvages (Wong Kar-wai, 1990) et dans Les fleurs de Shanghai de Hou Hsiao-hsien (1998). Ce dernier témoigne également, comme d’autres, de son expérience. Par l’ajout de nombreux extraits filmiques, le récit permet, grâce au cinéma, d’évoquer l’impact de la Révolution culturelle sur la vie des artistes en Chine et d’intégrer une vision plus sensible de l'histoire.
Comme dans 24 City (2008), le cinéaste entremêle la fiction au réel. Ainsi, il met en scène Zhao Tao, son actrice fétiche depuis Platform (2000). Celle-ci traverse le récit avec une grâce mélancolique lors de saynètes récurrentes dans le parc de l'exposition mondiale de Shanghai, symbole de la modernité.
Bien que sa critique du pouvoir en place soit subtile, le film demeure subversif à certains égards. Il s’avère surtout une ode à Shanghai et à ceux et celles qui ont tant bien que mal traversé son histoire.
Pascale Ferland
Cinéaste, enseignante et programmatrice
Un court métrage avait initialement été commandé à Jia Zhangke pour faire partie de l’Exposition universelle de Shanghai (2010). Dérogeant des paramètres, le cinéaste décida plutôt de dépeindre un portrait plus ample et lyrique de la ville.
De prime abord, le film peut sembler conventionnel, mais en y regardant de plus près, on y dénote une grande finesse au niveau de l’approche ainsi qu’un récit brillamment construit. Par le biais de différents témoignages de personnes, dont la trajectoire s’inscrit d’une manière ou d’une autre dans la cité, s’échafaude une structure narrative en cinq parties. Le récit chronologique raconte l’histoire de Shanghai, d’avant la prise du pouvoir par Mao, en passant par la révolution culturelle, jusqu’à aujourd’hui. Les récits tentaculaires des personnages s’étendent jusqu’aux changements drastiques et souvent violents laissés en héritage par la Chine du XXe siècle.
En outre, certains protagonistes interviewés sont issus du monde du cinéma, comme Rebecca Pan, actrice dans Nos années sauvages (Wong Kar-wai, 1990) et dans Les fleurs de Shanghai de Hou Hsiao-hsien (1998). Ce dernier témoigne également, comme d’autres, de son expérience. Par l’ajout de nombreux extraits filmiques, le récit permet, grâce au cinéma, d’évoquer l’impact de la Révolution culturelle sur la vie des artistes en Chine et d’intégrer une vision plus sensible de l'histoire.
Comme dans 24 City (2008), le cinéaste entremêle la fiction au réel. Ainsi, il met en scène Zhao Tao, son actrice fétiche depuis Platform (2000). Celle-ci traverse le récit avec une grâce mélancolique lors de saynètes récurrentes dans le parc de l'exposition mondiale de Shanghai, symbole de la modernité.
Bien que sa critique du pouvoir en place soit subtile, le film demeure subversif à certains égards. Il s’avère surtout une ode à Shanghai et à ceux et celles qui ont tant bien que mal traversé son histoire.
Pascale Ferland
Cinéaste, enseignante et programmatrice
Français