Ivanna, jeune femme nénètse et mère de cinq enfants vivant dans le nord de la Sibérie, décide de prendre sa vie en main, de s'émanciper d'une relation abusive et d'abandonner le mode de vie nomade traditionnel dans la toundra pour émigrer vers la ville.
Réalisateurs | Renato Borrayo Serrano, Renato Borrayo Serrano |
Acteurs | Bruno Boëz, Bruno Boëz |
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La vie est rude dans la toundra arctique russe, elle peut même paraître hostile. Renato Borrayo Serrano signe un premier long métrage incroyable, filmant un temps révolu, un mode de vie traditionnel qui disparaît comme la banquise. À travers des images brutes captées sur le vif, il déploie un dispositif de cinéma direct qui semble n’avoir ni incidence ni interaction avec le réel. C’est bien là que Life of Ivanna puise sa force poétique et sidérante : une chronique brute d’un des derniers peuples nomades sur terre, les Nénètses, vivant au gré des saisons, des déplacements et de ce que la nature réserve. Tirée par une motoneige et des rennes, la cabane d’Ivanna et de sa progéniture glisse sur 200 km vers le sud pour rejoindre le père des enfants, violent, au visage contusionné et dévasté par l’alcool. Ivanna, mère courage, n’a pas eu d’autre choix que de multiplier les rôles : matriarche, protectrice, éducatrice, décideuse et voyageuse. La prochaine étape est la ville portuaire de Dudinka en Sibérie. Là-bas, aux abords d’une barre d'immeubles repoussante, les enfants errent dans un paysage urbain inconnu qui leur paraît surréaliste, passage risqué du monde nomade au monde sédentaire. Life of Ivanna a été mon coup de cœur au festival Hot Docs 2021, happé par une dramatisation du réel époustouflante et faisant de nous les témoins privilégiés d’un monde qui résiste, mais qui menace de s’effondrer sous l’influence de la civilisation moderne.
Bruno Boëz
Producteur, critique et programmateur
La vie est rude dans la toundra arctique russe, elle peut même paraître hostile. Renato Borrayo Serrano signe un premier long métrage incroyable, filmant un temps révolu, un mode de vie traditionnel qui disparaît comme la banquise. À travers des images brutes captées sur le vif, il déploie un dispositif de cinéma direct qui semble n’avoir ni incidence ni interaction avec le réel. C’est bien là que Life of Ivanna puise sa force poétique et sidérante : une chronique brute d’un des derniers peuples nomades sur terre, les Nénètses, vivant au gré des saisons, des déplacements et de ce que la nature réserve. Tirée par une motoneige et des rennes, la cabane d’Ivanna et de sa progéniture glisse sur 200 km vers le sud pour rejoindre le père des enfants, violent, au visage contusionné et dévasté par l’alcool. Ivanna, mère courage, n’a pas eu d’autre choix que de multiplier les rôles : matriarche, protectrice, éducatrice, décideuse et voyageuse. La prochaine étape est la ville portuaire de Dudinka en Sibérie. Là-bas, aux abords d’une barre d'immeubles repoussante, les enfants errent dans un paysage urbain inconnu qui leur paraît surréaliste, passage risqué du monde nomade au monde sédentaire. Life of Ivanna a été mon coup de cœur au festival Hot Docs 2021, happé par une dramatisation du réel époustouflante et faisant de nous les témoins privilégiés d’un monde qui résiste, mais qui menace de s’effondrer sous l’influence de la civilisation moderne.
Bruno Boëz
Producteur, critique et programmateur
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