Night Labor


Image de couverture Night Labor

_Night Labor_ suit Sherman Frank Merchant, un Downeaster de 46 ans mesurant 6 pieds 6 pouces, dans sa transition de pêcheur de palourdes indépendant et robuste le jour à ouvrier d'usine la nuit. Avec sa blouse blanche, son arsenal de couteaux et son béret noir caractéristique, Sherman s'acquitte des tâches de préparation et de disposition des outils pour les travailleurs de jour qui arrivent pour leur quart de 6 h du matin.




Multi-supports

Produit indisponible

Réalisateur

Ashley Sabin & David Redmon

Acteur

Terence Chotard

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Le grondement strident d’un orage qui s’annonce. Le trille des oiseaux qui jasent en attente de la pluie. Le crépitement du déluge qui frappe la surface de l’eau au bord du rivage. Le raclement de la pelle qui fouille le sable détrempé du bord de mer. Le halètement de la respiration de l’homme qui travaille dur pour déloger les palourdes de leur cachette sur la grève. Le bourdonnement du vent qui frappe le microphone. À peine trois minutes de film se sont écoulées et un ton s’est déjà installé. S’y ajouteront plus tard le bruit du couteau qui coupe les têtes de poisson sur le comptoir en acier inoxydable de l’usine, celui des chaînes de travail, celui des boîtes de crustacés qu’on empile, et la rumeur des conversations d’employé·e·s par-dessus la cacophonie des machineries. Ce qui frappe par-dessus tout dans ce documentaire-chronique du quotidien tout en non-dit est sa singulière bande sonore, peuplée essentiellement des bruits diégétiques des activités de son sujet, Sherman Merchant, et par les marmonnages et chantonnements constants de celui-ci. Âgé d’à peine 46 ans, nous dit le synopsis, Sherman paraît pourtant bien plus vieux, buriné par le sel dans l’air marin de la côte est du Canada et des États-Unis, mais aussi par ce qui semble une vie rude et solitaire.

En le suivant dans cette existence presque sauvage, les cinéastes brossent le portrait d’un homme qu’on pourrait croire isolé ou même asocial tant il est seul dans cet univers de glaise barbottante et d’usine blanche sous les néons de la nuit. Qui est-il vraiment? Cette vie isolée qu’il mène, y est-il contraint? Par tempérament? Les circonstances? Ou a-t-il choisi cette vie? Et où vit réellement ce Downeaster? Sur les côtes des provinces atlantiques canadiennes? Ou plutôt du côté du Maine? Difficile de le savoir vraiment. Pourtant, il semble se plaire dans son monde où il est en plein contrôle de sa routine, de ses tâches, de son sens du travail bien fait, dans l’éternel recommencement des mouvements rassurants, confortants, qui produiront toujours le même résultat escompté. La durée des plans, assez longue, y est pour quelque chose, soulignant le côté répétitif de la besogne à accomplir. Il y a quelque chose de fascinant, presque hypnotisant, dans ces chuchotements continus et ces journées en boucle. Et lorsque, vers la fin du film, surgissent finalement des travailleur·euse·s diurnes qui préparent les prises du jour (poisson, homard) pour la vente et l’expédition, c’est presque une surprise de les découvrir tout à coup et de constater que, à l’exception d’une aide à déplacer les boîtes, Sherman reste en périphérie, épiant l’activité à l’intérieur de l’usine par une fenêtre de porte, plongé dans la noirceur. Il n’est pas vraiment de ce monde-là. Il appartient davantage à celui du bord de mer et de la compagnie des goélands.

 

Claire Valade
Critique et programmatrice

 

 

 


  • Français

    Français

    1h03

    Langue : Français
  • English

    English

    1h03

    Langue : English
  • Année 2013
  • Pays États-Unis, Canada
  • Durée 63
  • Producteur Carnivalesque Films
  • Langue Anglais
  • Sous-titres Anglais, Français
  • Résumé court Un Downeaster de 46 ans passe de pêcheur de palourdes le jour à un ouvrier d'usine la nuit.
  • Mention festival Mention spéciale · Compétition nationale longs métrages · RIDM 2013
  • Ordre 3

Le grondement strident d’un orage qui s’annonce. Le trille des oiseaux qui jasent en attente de la pluie. Le crépitement du déluge qui frappe la surface de l’eau au bord du rivage. Le raclement de la pelle qui fouille le sable détrempé du bord de mer. Le halètement de la respiration de l’homme qui travaille dur pour déloger les palourdes de leur cachette sur la grève. Le bourdonnement du vent qui frappe le microphone. À peine trois minutes de film se sont écoulées et un ton s’est déjà installé. S’y ajouteront plus tard le bruit du couteau qui coupe les têtes de poisson sur le comptoir en acier inoxydable de l’usine, celui des chaînes de travail, celui des boîtes de crustacés qu’on empile, et la rumeur des conversations d’employé·e·s par-dessus la cacophonie des machineries. Ce qui frappe par-dessus tout dans ce documentaire-chronique du quotidien tout en non-dit est sa singulière bande sonore, peuplée essentiellement des bruits diégétiques des activités de son sujet, Sherman Merchant, et par les marmonnages et chantonnements constants de celui-ci. Âgé d’à peine 46 ans, nous dit le synopsis, Sherman paraît pourtant bien plus vieux, buriné par le sel dans l’air marin de la côte est du Canada et des États-Unis, mais aussi par ce qui semble une vie rude et solitaire.

En le suivant dans cette existence presque sauvage, les cinéastes brossent le portrait d’un homme qu’on pourrait croire isolé ou même asocial tant il est seul dans cet univers de glaise barbottante et d’usine blanche sous les néons de la nuit. Qui est-il vraiment? Cette vie isolée qu’il mène, y est-il contraint? Par tempérament? Les circonstances? Ou a-t-il choisi cette vie? Et où vit réellement ce Downeaster? Sur les côtes des provinces atlantiques canadiennes? Ou plutôt du côté du Maine? Difficile de le savoir vraiment. Pourtant, il semble se plaire dans son monde où il est en plein contrôle de sa routine, de ses tâches, de son sens du travail bien fait, dans l’éternel recommencement des mouvements rassurants, confortants, qui produiront toujours le même résultat escompté. La durée des plans, assez longue, y est pour quelque chose, soulignant le côté répétitif de la besogne à accomplir. Il y a quelque chose de fascinant, presque hypnotisant, dans ces chuchotements continus et ces journées en boucle. Et lorsque, vers la fin du film, surgissent finalement des travailleur·euse·s diurnes qui préparent les prises du jour (poisson, homard) pour la vente et l’expédition, c’est presque une surprise de les découvrir tout à coup et de constater que, à l’exception d’une aide à déplacer les boîtes, Sherman reste en périphérie, épiant l’activité à l’intérieur de l’usine par une fenêtre de porte, plongé dans la noirceur. Il n’est pas vraiment de ce monde-là. Il appartient davantage à celui du bord de mer et de la compagnie des goélands.

 

Claire Valade
Critique et programmatrice

 

 

 


  • Français

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    Durée : 1h03
    Langue : Français
    1h03
  • English

    English


    Durée : 1h03
    Langue : English
    1h03
  • Année 2013
  • Pays États-Unis, Canada
  • Durée 63
  • Producteur Carnivalesque Films
  • Langue Anglais
  • Sous-titres Anglais, Français
  • Résumé court Un Downeaster de 46 ans passe de pêcheur de palourdes le jour à un ouvrier d'usine la nuit.
  • Mention festival Mention spéciale · Compétition nationale longs métrages · RIDM 2013
  • Ordre 3

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