Ôte-toi de mon soleil

D’un côté, le champ caméra
Saturé d’objets
Il est à la fois compact
Tantôt concave, convexe,
Mais surtout, comme les vagues
Sublime et vertigineux
 
De l’autre, le hors-champ
Espacé, aéré
Doux et fragile
Il est mobile comme les glaciers
Toujours en discontinuité avec le visuel
Et parfois même imaginaire
 
Aux croisements de l'un et l'autre,
Puis entremêlée de plans-séquences,
L’archive scientifique éclaire les conversations
Ce sont celles d’une grande amitié
Propulsée par un bouillonnement érudit, sensible
Philosophique, poétique, mathématique
Et quelque peu pince-sans-rire
 
Au fil des entretiens,
L’eau complète son cycle
Simple, généreux et sincère
 
Les nuages s’estompent
Heureusement, il y aura toujours l’ombrelle
Pour nous protéger du soleil

Matthew Wolkow
Cinéaste et curieux de métier