Le premier long métrage de la cinéaste ukrainienne Olha Zhurba raconte l'histoire de Roma qui, à l'âge de 13 ans, est devenu l'enfant-vedette de la révolution de 2014. Enfant des rues qui traînait autour des lignes de front de Kiev en lançant des pierres et des cocktails Molotov, son visage a défini un soulèvement. Mais derrière sa tenue de camouflage, ses lunettes de soleil et son intrépidité se cachait un garçon solitaire issu d'un orphelinat. Lorsque Roma atteint l'âge de 18 ans, sa seule option est de retourner dans la rue et de retrouver la compagnie de son fidèle frère aîné qui a eu recours à la criminalité pour survivre. Grâce à des conversations téléphoniques avec Roma, ainsi que des images de vidéosurveillance et d'archives, Zhurba révèle les sept années de lutte d'un jeune homme qui tente de reprendre le contrôle de sa vie mouvementée.
Réalisateur | Olha Zhurba |
Acteur | Bruno Boëz |
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Sur la ligne de front de la révolution ukrainienne en 2014, Roma n’a que 13 ans mais joue les gros bras et soutient les révoltés, avec son uniforme militaire et sa démarche volontaire à la Gavroche. Orphelin, à la recherche perpétuelle de sa mère, il trouve chez les insurgés une seconde famille, du moins temporairement. Cette gloire éphémère devient glaçante dès lors que l’on voit au milieu des barricades jeter des projectiles avant de prendre de la méthamphétamine. Triste parcours d’un enfant influençable, sans protection, en quête d’identité et de chaleur humaine, que la vie a prédestiné au pire. La réalisatrice ukrainienne Olha Zhurba focalise son regard sur le garçon et met en arrière-plan les évènements qui secouent son pays. Son sujet n’est pas la révolution, mais bien Roma qui incarne toute une génération de laissés-pour-compte, surveillés par des caméras de surveillance comme autant de tentatives par l’État d’intimider cette jeunesse errante.
Sur une période de sept ans, Roma grandit, est placé à l’orphelinat puis y sort à sa majorité avant de faire les quatre cents coups. Olha Zhurba s’accroche à ce personnage fuyant et imprévisible. Leur relation, sur le fil du rasoir, se matérialise par des échanges téléphoniques épisodiques, des appels sans réponse et des silences. Roma apparaît de plus en plus déconnecté de la réalité, sans que personne ne puisse vraiment l’aider : héros un jour de la révolution ukrainienne, avant le désenchantement à l’image de cette guerre en Ukraine qui s’enlise inlassablement.
Bruno Boëz
Producteur, critique et programmateur
Sur la ligne de front de la révolution ukrainienne en 2014, Roma n’a que 13 ans mais joue les gros bras et soutient les révoltés, avec son uniforme militaire et sa démarche volontaire à la Gavroche. Orphelin, à la recherche perpétuelle de sa mère, il trouve chez les insurgés une seconde famille, du moins temporairement. Cette gloire éphémère devient glaçante dès lors que l’on voit au milieu des barricades jeter des projectiles avant de prendre de la méthamphétamine. Triste parcours d’un enfant influençable, sans protection, en quête d’identité et de chaleur humaine, que la vie a prédestiné au pire. La réalisatrice ukrainienne Olha Zhurba focalise son regard sur le garçon et met en arrière-plan les évènements qui secouent son pays. Son sujet n’est pas la révolution, mais bien Roma qui incarne toute une génération de laissés-pour-compte, surveillés par des caméras de surveillance comme autant de tentatives par l’État d’intimider cette jeunesse errante.
Sur une période de sept ans, Roma grandit, est placé à l’orphelinat puis y sort à sa majorité avant de faire les quatre cents coups. Olha Zhurba s’accroche à ce personnage fuyant et imprévisible. Leur relation, sur le fil du rasoir, se matérialise par des échanges téléphoniques épisodiques, des appels sans réponse et des silences. Roma apparaît de plus en plus déconnecté de la réalité, sans que personne ne puisse vraiment l’aider : héros un jour de la révolution ukrainienne, avant le désenchantement à l’image de cette guerre en Ukraine qui s’enlise inlassablement.
Bruno Boëz
Producteur, critique et programmateur
Anglais