Alors que la nuit tombe sur la banlieue de Montréal, le bruit strident des scooters perce le silence. Helly et Nathan arpentent les rues à la recherche des meilleurs endroits pour faire de la planche à roulettes, rêvant des plus belles manœuvres.
Réalisateur | Virgile Ratelle |
Acteur | Naomie Décarie-Daigneault |
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Alors oui, on pourrait s’étendre sur ces skateurs, symbole de cette jeunesse frivole et légère, qui s’emmerde et qui se perd dans ces rues de banlieues impersonnelles, isolées; on pourrait analyser aussi que le skateur, le vrai, c’est celui qui se casse la gueule, qui le refait 25 fois devant la caméra et qui attend son tour après que son pote ramasse ses genoux, ses coudes et tout le reste resté par terre… Soulever le trash talk, les joints et le scooter. Pointer du doigt les rêves de gosses, la fierté masculine sur les livres qu’on lit en cachette, etc. Ça montrerait bien qu’on a tout compris : les belles nuits d’été, l’errance, l’après et le peut-être. Cette fine période où le flânochage est permis, où l’autorité se délite à peu près : les parents sont à l’étage et l’école est oubliée. Mais je crois qu’il n’est pas nécessaire d’intellectualiser, de caractériser, de compartimenter ce film en thèmes et en grandes lignes. Ce que le réalisateur parvient à sublimer ici, ce n’est pas les oiseaux dans le ciel, la grande roue brillante habillée de lumière bleue… mais bel et bien le simple regard d’un jeune qui évince les questions sur l’amour, répondant à demi-mot à son interlocuteur le regard fuyant vers le bruit des roues, des planches claquées et des encouragements des potes à côté. C’est se répéter le nom des figures comme des mantras. Pas par insouciance ou naïveté, non : parce qu’il faut bien faire quelque chose. « Chiller, profiter! » dira l’un d’eux. C’est-à-dire rien. C’est-à-dire tout.
Rémi Journet
Assistant éditorial de Tënk
Alors oui, on pourrait s’étendre sur ces skateurs, symbole de cette jeunesse frivole et légère, qui s’emmerde et qui se perd dans ces rues de banlieues impersonnelles, isolées; on pourrait analyser aussi que le skateur, le vrai, c’est celui qui se casse la gueule, qui le refait 25 fois devant la caméra et qui attend son tour après que son pote ramasse ses genoux, ses coudes et tout le reste resté par terre… Soulever le trash talk, les joints et le scooter. Pointer du doigt les rêves de gosses, la fierté masculine sur les livres qu’on lit en cachette, etc. Ça montrerait bien qu’on a tout compris : les belles nuits d’été, l’errance, l’après et le peut-être. Cette fine période où le flânochage est permis, où l’autorité se délite à peu près : les parents sont à l’étage et l’école est oubliée. Mais je crois qu’il n’est pas nécessaire d’intellectualiser, de caractériser, de compartimenter ce film en thèmes et en grandes lignes. Ce que le réalisateur parvient à sublimer ici, ce n’est pas les oiseaux dans le ciel, la grande roue brillante habillée de lumière bleue… mais bel et bien le simple regard d’un jeune qui évince les questions sur l’amour, répondant à demi-mot à son interlocuteur le regard fuyant vers le bruit des roues, des planches claquées et des encouragements des potes à côté. C’est se répéter le nom des figures comme des mantras. Pas par insouciance ou naïveté, non : parce qu’il faut bien faire quelque chose. « Chiller, profiter! » dira l’un d’eux. C’est-à-dire rien. C’est-à-dire tout.
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