Le cinéaste David B. Ricard a suivi son petit frère Louis, champion de slalom en planche à roulettes, dans son évolution sportive pendant cinq ans. Dans une démarche introspective, il met en parallèle leurs deux parcours en tentant d'y trouver une constante : la recherche de la grâce. Il force ainsi son frère à se questionner sur sa pratique et le prend comme modèle de dépassement, et aussi comme levier. Une réflexion à propos de la compétition fraternelle est mise en lumière par des entrevues avec des planchistes, des discussions entre frères ainsi que par l'étude esthétique de la descente et de la compétition sportive.
Réalisateur | David B. Ricard |
Acteur | Naomie Décarie-Daigneault |
Partager sur |
Qu’est-ce qui caractérise davantage les relations fraternelles que l’ambivalence? Condensé des drames interpersonnels, paroxysme des complexités relationnelles, les frères et sœurs sont soumis aux tests d’amour et de loyauté les plus extrêmes. L’amour est inscrit dans la mémoire du corps, dans les chambres d’enfants, dans l’immémorialité des affects qui remontent jusqu’avant la naissance, dans cette lignée biographique partagée. Mais la comparaison n’est jamais bien loin, et l’arbitrarité du partage des dons et des talents au hasard des naissances et du rang familial rend le destin individuel à jamais lié à l’ombre et à la lumière de ses frères et sœurs.
David tend un miroir à son frère dans une démarche où grouillent des sentiments contradictoires. Rivalité, envie, tendresse, admiration, incompréhension. David trouve dans le rôle du témoin, du magnificateur, une posture qui lui convient, lui permettant d’être utile sans être absent, d’être vivant sans mettre en danger. Arrive pourtant un moment où le costume ne sied plus, où les coutures craquent et cèdent. David cherche à s’extirper de cette peau devenue trop petite. Il veut exister à côté, avec, et non plus derrière. Car la vie avance, les frères grandissent, et le langage codé de l’enfance s’use sous les formules d’usage. Il faut réinventer la langue des frères aujourd’hui adultes, désormais un à côté de l’autre dans leurs différences.
Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk
Qu’est-ce qui caractérise davantage les relations fraternelles que l’ambivalence? Condensé des drames interpersonnels, paroxysme des complexités relationnelles, les frères et sœurs sont soumis aux tests d’amour et de loyauté les plus extrêmes. L’amour est inscrit dans la mémoire du corps, dans les chambres d’enfants, dans l’immémorialité des affects qui remontent jusqu’avant la naissance, dans cette lignée biographique partagée. Mais la comparaison n’est jamais bien loin, et l’arbitrarité du partage des dons et des talents au hasard des naissances et du rang familial rend le destin individuel à jamais lié à l’ombre et à la lumière de ses frères et sœurs.
David tend un miroir à son frère dans une démarche où grouillent des sentiments contradictoires. Rivalité, envie, tendresse, admiration, incompréhension. David trouve dans le rôle du témoin, du magnificateur, une posture qui lui convient, lui permettant d’être utile sans être absent, d’être vivant sans mettre en danger. Arrive pourtant un moment où le costume ne sied plus, où les coutures craquent et cèdent. David cherche à s’extirper de cette peau devenue trop petite. Il veut exister à côté, avec, et non plus derrière. Car la vie avance, les frères grandissent, et le langage codé de l’enfance s’use sous les formules d’usage. Il faut réinventer la langue des frères aujourd’hui adultes, désormais un à côté de l’autre dans leurs différences.
Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk
Français
English