Née à Londres en 1955, Claire Simon étudie l’ethnologie, l’arabe et le berbère. Elle apprend le cinéma par le biais du montage et tourne parallèlement des courts métrages de manière indépendante. Elle découvre la pratique du cinéma direct aux Ateliers Varan et réalise plusieurs films documentaires tels que Coûte que coûte (1995) et Récréations (1998), qui seront primés dans de nombreux festivals. Elle écrit et réalise ensuite trois longs métrages de fiction qui seront présentés lors de la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes : Sinon oui (1997), Ça brûle (2006) et Les bureaux de Dieu (2008). Parmi ses films les plus récents, on trouve Gare du Nord (2013), présenté en première au Festival international du film de Locarno, Le bois dont les rêves sont faits (2015), Le concours (2017) présenté en première à la Mostra de Venise et récompensé du prix du meilleur documentaire, ainsi que Premières solitudes (2018), présenté à la Berlinale. En 2019, elle raconte dans une série documentaire l’aventure surprenante de Lussas, « village documentaire » ayant vu naître Tënk. Elle en sort également un long métrage : Le fils de l'épicière, le maire, le village et le monde (2020). En 2023, son film _Notre corps, e_ntièrement tourné à l'hôpital Tenon à Paris, est présenté à la Berlinale. Le cinéma de Claire Simon s'amuse à brouiller les pistes entre documentaire et fiction. Elle traque le romanesque dans la vie réelle et insuffle du réel dans ses fictions.
Il existe une sorte de pays, très petit, si petit qu'il ressemble un peu à une scène de théâtre. Il est habité deux ou trois fois par jour par son peuple. Les habitant·e·s sont de petite taille. S'ils vivent selon les lois, en tout cas, ils n'arrêtent pas de les remettre en cause, et de se battre violemment à ce propos. Ce pays s'appelle « La Cour », et son peuple « Les Enfants ». Lorsque « Les...
Le fils de l’épicière, le maire, le village et le monde
À Lussas, dans le Sud de la France, un petit groupe s’est réuni dans l’ancienne épicerie du village. Parmi les champs de vignes et les cerisiers en fleur, l’entreprise qui se prépare là est toute singulière pour le monde rural : créer une plateforme ultra-moderne de diffusion de films documentaires sur internet.
Il s’agit d’un portrait d’un âge de la vie : 16/18 ans. À cet âge-là, si on a de la chance, on est au lycée. Ici, on est à Ivry et on discute entre les cours, même parfois pendant les cours. Assis dans le couloir, ou dehors sur un banc, ou sur le parapet avec vue sur la ville, les jeunes gens dialoguent à deux ou à trois. Ils découvrent leurs histoires respectives, celles dont ils héritent, rac...
Il existe une sorte de pays, très petit, si petit qu'il ressemble un peu à une scène de théâtre. Il est habité deux ou trois fois par jour par son peuple. Les habitant·e·s sont de petite taille. S'ils vivent selon les lois, en tout cas, ils n'arrêtent pas de les remettre en cause, et de se battre violemment à ce propos. Ce pays s'appelle « La Cour », et son peuple « Les Enfants ». Lorsque « Les...
Le fils de l’épicière, le maire, le village et le monde
À Lussas, dans le Sud de la France, un petit groupe s’est réuni dans l’ancienne épicerie du village. Parmi les champs de vignes et les cerisiers en fleur, l’entreprise qui se prépare là est toute singulière pour le monde rural : créer une plateforme ultra-moderne de diffusion de films documentaires sur internet.
Il s’agit d’un portrait d’un âge de la vie : 16/18 ans. À cet âge-là, si on a de la chance, on est au lycée. Ici, on est à Ivry et on discute entre les cours, même parfois pendant les cours. Assis dans le couloir, ou dehors sur un banc, ou sur le parapet avec vue sur la ville, les jeunes gens dialoguent à deux ou à trois. Ils découvrent leurs histoires respectives, celles dont ils héritent, rac...