Rencontre avec Robert Dole

Quand Robert Dole nous partage son voyage jusque dans la nuit obscure de l’âme, il relie sa chute vertigineuse à celles rencontrées par tous les mystiques avant lui. Les étapes sont les mêmes, peu importe les époques, nous raconte-t-il. On y rencontre l’illumination avant la nuit. Et la réunification, au sortir du gouffre.

Malgré la peur qui le taraude et son extrême conscience de ses fragilités psychiques qui menacent de le renvoyer dans sa nuit, Dole parle d’un ton assuré. C’est que ce lien qui l’unit aux prophètes lui garantit un socle; même s’il glisse, son lien au sacré le retient par-delà le social.

À travers la dissolution, la béance, l’abstraction suggérées par la pellicule qui saute et se dissolve sans répit, Dole ne perd pas pied; il flotte, poursuivant les visions béatifiques qui l’ont visité un jour, et révèle toute une part insondable de la folie, celle du mystère que rapporte avec eux les rares qui reviennent des nuits obscures de l’âme. 

Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk