Chaque année, elles sont des dizaines de milliers à se lancer dans les études qui leur permettront de devenir infirmières. Admises au sein de l'Institut de formation en soins infirmiers, elles vont partager leur temps entre cours théoriques, exercices pratiques et stages sur le terrain. Un parcours intense et difficile, au cours duquel elles devront acquérir un grand nombre de connaissances, maîtriser de nombreux gestes techniques et se préparer à endosser de lourdes responsabilités. Ce film retrace les hauts et les bas d’un apprentissage qui va les confronter très tôt, souvent très jeunes, à la fragilité humaine, à la souffrance, la maladie, et aux fêlures des âmes et des corps.
Réalisateur | Nicolas Philibert |
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Quelle est la place du soin dans nos sociétés individualistes ? Depuis deux ans, tout est en place pour nous forcer à un éveil collectif : aîné.e.s oublié.e.s et abandonné.e.s, système de santé ultra fragilisé, soignant.e.s qu’on porte aux nues mais dont on nie l’accès à des conditions de travail dignes, épuisement collectif… La lumière se fait de plus en plus sur des métiers typiquement féminins dont les conditions d’exercice dévoilent là encore un traitement discriminatoire. À ces professions du soin dont on affuble rapidement l’épithète de « vocation », on n’accorde ni la reconnaissance, ni les justes moyens. Or, qui souffre de ce mépris institutionnalisé pour le « care » ? Certainement tout le corps social. À voir ces infirmières apprendre les gestes du métier, incorporer ce savoir si précieux et mystérieux que celui de la relation à l’autre, se coltiner à la vulnérabilité, à la mort, à la douleur, on se dit que l’humanité survit à tout, même aux institutions injustes. Tant que des individus continuent d’être touchés et de toucher à leur tour, dans la sollicitude, l’humanité est préservée. Bienheureuse sollicitude.
Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk
Quelle est la place du soin dans nos sociétés individualistes ? Depuis deux ans, tout est en place pour nous forcer à un éveil collectif : aîné.e.s oublié.e.s et abandonné.e.s, système de santé ultra fragilisé, soignant.e.s qu’on porte aux nues mais dont on nie l’accès à des conditions de travail dignes, épuisement collectif… La lumière se fait de plus en plus sur des métiers typiquement féminins dont les conditions d’exercice dévoilent là encore un traitement discriminatoire. À ces professions du soin dont on affuble rapidement l’épithète de « vocation », on n’accorde ni la reconnaissance, ni les justes moyens. Or, qui souffre de ce mépris institutionnalisé pour le « care » ? Certainement tout le corps social. À voir ces infirmières apprendre les gestes du métier, incorporer ce savoir si précieux et mystérieux que celui de la relation à l’autre, se coltiner à la vulnérabilité, à la mort, à la douleur, on se dit que l’humanité survit à tout, même aux institutions injustes. Tant que des individus continuent d’être touchés et de toucher à leur tour, dans la sollicitude, l’humanité est préservée. Bienheureuse sollicitude.
Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk