_Nous, les enfants du XXe siècle_ met en scène des enfants des rues de Saint-Petersbourg : vagabonds inoffensifs, fumeurs précoces, mais aussi cambrioleurs et même meurtriers. L'effondrement des tabous et de l'autorité établie a considérablement diminué leurs inhibitions. Même leurs parents ne placent plus aucune ambition en eux. Dans ce néant social, qui va montrer à ces enfants ce à quoi la vie doit ressembler?
Réalisateur | Vitali Kanevski |
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Dure est la réalité que filme Kanevski, lui qui fut dans sa jeunesse un de ces jeunes paumés en passe de voyouterie dont il va à la rencontre. La rue, le foyer de rééducation, la prison sont les lieux des trois âges de la jeunesse perdue du Saint-Pétersbourg des années 90. Une terrible mécanique sociale se fait jour. Comment, de fugueur pour échapper à la misère familiale et sociale, on devient voleur, assassin, racketteur dans la Russie du post-communisme où le travail en usine, l'armée et l'église sont les seules instances d'intégration?
Mais doux est le regard qu’y porte Kanevski. Il prend langue et images avec eux sans commisération ni surplomb moralisateur, les incitant à raconter leurs forfaits, mettre en forme une parole, amorçant ainsi une mise en perspective de leur expérience. Dans cette ébauche d'un retour réflexif sur soi, ils se libèrent de leur statut de délinquant, tandis que nous abandonnons notre posture d'observateur pour recevoir ce qui se donne là, sans contrepartie.
Cati Couteau
Cinéaste
Dure est la réalité que filme Kanevski, lui qui fut dans sa jeunesse un de ces jeunes paumés en passe de voyouterie dont il va à la rencontre. La rue, le foyer de rééducation, la prison sont les lieux des trois âges de la jeunesse perdue du Saint-Pétersbourg des années 90. Une terrible mécanique sociale se fait jour. Comment, de fugueur pour échapper à la misère familiale et sociale, on devient voleur, assassin, racketteur dans la Russie du post-communisme où le travail en usine, l'armée et l'église sont les seules instances d'intégration?
Mais doux est le regard qu’y porte Kanevski. Il prend langue et images avec eux sans commisération ni surplomb moralisateur, les incitant à raconter leurs forfaits, mettre en forme une parole, amorçant ainsi une mise en perspective de leur expérience. Dans cette ébauche d'un retour réflexif sur soi, ils se libèrent de leur statut de délinquant, tandis que nous abandonnons notre posture d'observateur pour recevoir ce qui se donne là, sans contrepartie.
Cati Couteau
Cinéaste
Français