Le poète Claude Gauvreau, monstre sacré de la parole, nous apparaît ici en pleine possession de son expression lyrique. Lors de la Nuit de la poésie du 27 mars 1970, il récite quelques-uns de ses poèmes; puis des extraits de sa fameuse _Charge de l'orignal épormyable_, et enfin, il se prête à certaines entrevues. Sorti quelques années après la mort tragique du poète, ce portrait émouvant nous révèle un être fort et attachant depuis entré dans la légende.
| Réalisateur | Jean-Claude Labrecque |
| Partager sur |
Claude Gauvreau, décédé en 1971, aurait eu 100 ans en 2025. La puissance évocatrice de son œuvre unique et révolutionnaire a de quoi étonner encore aujourd’hui. Dans les premières minutes de Claude Gauvreau - Poète, tandis qu’un montage juxtapose diverses photographies en noir et blanc de l’auteur par le biais de fondus enchaînés, la grande poétesse Michèle Lalonde propose, en voix off, une brillante mise en contexte de la vie de Gauvreau. Son témoignage se veut également un hommage senti dédié à cet ami et confrère alors récemment disparu.
On découvre ensuite toute l’érudition de Gauvreau et la grande précision dont il fait preuve quand il parle généreusement de sa démarche créatrice dans le cadre d’une entrevue réalisée pour la télé et lors d’un entretien filmé par Labrecque en marge de la Nuit de la poésie de mars 1970. Le cinéaste utilise aussi de longs extraits d’une captation datant de 1974 de La charge de l’orignal épormyable, pièce écrite par Gauvreau en 1956. Dans cette mise en scène assurée par Jean-Pierre Ronfard pour le TNM, Gilles Renaud livre une prestation d’une intensité renversante. La charge est ici magnifiée par la musique exploratoire du Quatuor de jazz libre du Québec. Discrète et précise, la caméra de Labrecque s’intéresse davantage aux mains des musiciens du groupe, dont les visages restent souvent dans la pénombre, et aux instruments qu’ils manipulent.
Comme le rappelle Lalonde à la fin du documentaire, Claude Gauvreau a toujours voulu, par l’entremise de son œuvre, transcender « l’incommensurable petitesse du monde ». Cette noble mission est on ne peut plus pertinente et inspirante considérant la tiédeur actuelle des choses, presque 55 ans après la mort du poète et dramaturge.
Jean-Philippe Desrochers
Critique

Claude Gauvreau, décédé en 1971, aurait eu 100 ans en 2025. La puissance évocatrice de son œuvre unique et révolutionnaire a de quoi étonner encore aujourd’hui. Dans les premières minutes de Claude Gauvreau - Poète, tandis qu’un montage juxtapose diverses photographies en noir et blanc de l’auteur par le biais de fondus enchaînés, la grande poétesse Michèle Lalonde propose, en voix off, une brillante mise en contexte de la vie de Gauvreau. Son témoignage se veut également un hommage senti dédié à cet ami et confrère alors récemment disparu.
On découvre ensuite toute l’érudition de Gauvreau et la grande précision dont il fait preuve quand il parle généreusement de sa démarche créatrice dans le cadre d’une entrevue réalisée pour la télé et lors d’un entretien filmé par Labrecque en marge de la Nuit de la poésie de mars 1970. Le cinéaste utilise aussi de longs extraits d’une captation datant de 1974 de La charge de l’orignal épormyable, pièce écrite par Gauvreau en 1956. Dans cette mise en scène assurée par Jean-Pierre Ronfard pour le TNM, Gilles Renaud livre une prestation d’une intensité renversante. La charge est ici magnifiée par la musique exploratoire du Quatuor de jazz libre du Québec. Discrète et précise, la caméra de Labrecque s’intéresse davantage aux mains des musiciens du groupe, dont les visages restent souvent dans la pénombre, et aux instruments qu’ils manipulent.
Comme le rappelle Lalonde à la fin du documentaire, Claude Gauvreau a toujours voulu, par l’entremise de son œuvre, transcender « l’incommensurable petitesse du monde ». Cette noble mission est on ne peut plus pertinente et inspirante considérant la tiédeur actuelle des choses, presque 55 ans après la mort du poète et dramaturge.
Jean-Philippe Desrochers
Critique
Français