Né de la rencontre du cinéaste avec l’anthropologue Rob Boonzajer Flaes, ce film raconte l’épopée des cuivres, symbole du joug culturel imposé par les coloniaux, de l’Indonésie au Népal, du Ghana au Suriname, et leur appropriation par les peuples colonisés. Avant tout voyage musical, le film raconte comment les instruments se sont libérés de leurs maîtres, se sont détournés du christianisme qui les a importés et sont devenus les captifs bien-aimés des pays conquis, l’accompagnement indispensable des fêtes et des rituels de la religion polythéiste.
Réalisateur | Johan van der Keuken |
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On dit que Van der Keuken a beaucoup ausculté les rapports entre Nord et Sud, ce qui est bien vrai. Mais Cuivres débridés, comme les autres films de cette veine, n'a rien du traitement (sur)plombant d'un thème, d'un sujet. Il s'agit avant tout d'un voyage au sens noble : rencontrer, expérimenter, vivre, éprouver. Et au retour, transmettre de façon sensorielle ce qui a été reçu par Van der Keuken et Nosh van der Lely (compagne du cinéaste et preneuse de son attitrée). La musique est largement inscrite dans la vie quotidienne, et la question du travail ne cesse de revenir sous de multiples formes, dès la magistrale séquence inaugurale. La beauté de cet agencement polyphonique filmé aux quatre coins de la planète, réflexion profonde et étonnante, doit beaucoup au montage keukenien : inspiré, énergique et libre, créant du sens, des liens au-delà des coordonnées physiques et géographiques du monde.
Arnaud Hée
Programmateur, enseignant et critique
On dit que Van der Keuken a beaucoup ausculté les rapports entre Nord et Sud, ce qui est bien vrai. Mais Cuivres débridés, comme les autres films de cette veine, n'a rien du traitement (sur)plombant d'un thème, d'un sujet. Il s'agit avant tout d'un voyage au sens noble : rencontrer, expérimenter, vivre, éprouver. Et au retour, transmettre de façon sensorielle ce qui a été reçu par Van der Keuken et Nosh van der Lely (compagne du cinéaste et preneuse de son attitrée). La musique est largement inscrite dans la vie quotidienne, et la question du travail ne cesse de revenir sous de multiples formes, dès la magistrale séquence inaugurale. La beauté de cet agencement polyphonique filmé aux quatre coins de la planète, réflexion profonde et étonnante, doit beaucoup au montage keukenien : inspiré, énergique et libre, créant du sens, des liens au-delà des coordonnées physiques et géographiques du monde.
Arnaud Hée
Programmateur, enseignant et critique
FR- Cuivres débridés
EN- Cuivres débridés