Présentation de cette variété d'obsession caractérisée par la crainte d'une idée, d'un objet ou encore d'un acte déterminé. Ensemble des observations sur l'envahissement du champ de la conscience du malade par une sorte de désir monstrueux, sur l'épouvante consécutive, enfin sur la rareté du passage à l'acte. (Description des bibliothèques de l'Université de Montréal)
Réalisateur | Éric Duvivier |
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Phobie d’impulsion est l’un des très nombreux films d’Éric Duvivier portant sur les troubles psychiatriques, un sujet qui lui fournissait un terrain de jeu propice à des expérimentations esthétiques. Le film est produit par la compagnie pharmaceutique Roche, compagnie basée en Suisse qui a notamment, en 1963, synthétisé le Valium. Cette heureuse et curieuse entente entre le pharmaceutique (d’autres films seront produits notamment par Sandoz, les laboratoires Delagrange, etc.), le champ médical (le film est réalisé sous la supervision du Dr Didier-Jacques Duché, psychiatre et professeur à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière) et le champ de l’expérimentation cinématographique, se traduit ici en un film avec de forts accents surréalistes (on aperçoit le tombeau du Facteur Cheval), des clins d’oeil cinéphiliques forts (Jules et Jim, Nosferatu) avec un regard sur la violence sans fard de la maladie (on pense tout au long à des scènes de gialli italiens), mais aussi sur les blessures de l’histoire (une séquence semble avoir été tournée à Oradour-Sur-Glane, village martyr de la Seconde Guerre mondiale).
Objet inclassable, Phobie d’impulsion devra un de ces jours trouver une place de choix dans l’histoire du cinéma d’après-guerre français. Reste à savoir laquelle.
André Habib
Professeur titulaire · Université de Montréal
Département d'histoire de l'art, de cinéma et de médias audiovisuels
et Directeur de la revue Hors champ
Phobie d’impulsion est l’un des très nombreux films d’Éric Duvivier portant sur les troubles psychiatriques, un sujet qui lui fournissait un terrain de jeu propice à des expérimentations esthétiques. Le film est produit par la compagnie pharmaceutique Roche, compagnie basée en Suisse qui a notamment, en 1963, synthétisé le Valium. Cette heureuse et curieuse entente entre le pharmaceutique (d’autres films seront produits notamment par Sandoz, les laboratoires Delagrange, etc.), le champ médical (le film est réalisé sous la supervision du Dr Didier-Jacques Duché, psychiatre et professeur à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière) et le champ de l’expérimentation cinématographique, se traduit ici en un film avec de forts accents surréalistes (on aperçoit le tombeau du Facteur Cheval), des clins d’oeil cinéphiliques forts (Jules et Jim, Nosferatu) avec un regard sur la violence sans fard de la maladie (on pense tout au long à des scènes de gialli italiens), mais aussi sur les blessures de l’histoire (une séquence semble avoir été tournée à Oradour-Sur-Glane, village martyr de la Seconde Guerre mondiale).
Objet inclassable, Phobie d’impulsion devra un de ces jours trouver une place de choix dans l’histoire du cinéma d’après-guerre français. Reste à savoir laquelle.
André Habib
Professeur titulaire · Université de Montréal
Département d'histoire de l'art, de cinéma et de médias audiovisuels
et Directeur de la revue Hors champ
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