Forte de son expérience acquise lors de son enfance troublée, Anne J. Gibson se faufile discrètement parmi la foule et la folle atmosphère de Kensington Market, à Toronto. S’appuyant sur une conscience aiguë du langage corporel, elle sait respecter l’espace personnel de chacun. Certains l’accueillent à bras ouverts, cherchant la reconnaissance et la chaleur d’un rapport humain. En captant le chaos de Kensington, elle apaise ses propres démons. Ses photos témoignent d'un quartier bohémien en transition, tout comme elle.
Réalisateur | Michka Saäl |
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La patience est le premier atout du photographe. Et ce film est imprégné de ce talent pour saisir, capter, ce que le temps dépose. À travers les images de Sylvestre Guidi, sublimes d’équilibre entre la beauté des cadrages et des lumières, la vie se faufile à chaque seconde. Dans la pénombre de cette maison où l’on pénètre le monde de la photographe Anne J. Gibson, les fenêtres garnies de rideaux flottant dans l’espace épousent le souffle même de la vie. Troublée par divers abus et une rupture familiale, l’existence de cette survivante est une épopée de résilience, de rédemption grâce à l’art. Avec ses accents felliniens, attentif aux gens de foires et de cirque qui peuplent le Kensington Market de Toronto qu’arpente la photographe, le film rend également hommage à la solitude de l’artiste, toujours en quête, en chasse de contact avec son appareil photo. Ce dernier opus de la cinéaste Michka Saäl, achevé après sa mort, semble épouser sa propre trajectoire. Comme la photographe solitaire au cœur de la foule, la cinéaste est face au monde, avide de paradoxes, attentive aux surprises qui bouleversent l’existence. Michka, comme Anne, ne marche pas, elle danse et passe, sous nos yeux, de la tragédie à la comédie. Du cinéma qui célèbre la vie.
Jennifer Alleyn
Cinéaste
La patience est le premier atout du photographe. Et ce film est imprégné de ce talent pour saisir, capter, ce que le temps dépose. À travers les images de Sylvestre Guidi, sublimes d’équilibre entre la beauté des cadrages et des lumières, la vie se faufile à chaque seconde. Dans la pénombre de cette maison où l’on pénètre le monde de la photographe Anne J. Gibson, les fenêtres garnies de rideaux flottant dans l’espace épousent le souffle même de la vie. Troublée par divers abus et une rupture familiale, l’existence de cette survivante est une épopée de résilience, de rédemption grâce à l’art. Avec ses accents felliniens, attentif aux gens de foires et de cirque qui peuplent le Kensington Market de Toronto qu’arpente la photographe, le film rend également hommage à la solitude de l’artiste, toujours en quête, en chasse de contact avec son appareil photo. Ce dernier opus de la cinéaste Michka Saäl, achevé après sa mort, semble épouser sa propre trajectoire. Comme la photographe solitaire au cœur de la foule, la cinéaste est face au monde, avide de paradoxes, attentive aux surprises qui bouleversent l’existence. Michka, comme Anne, ne marche pas, elle danse et passe, sous nos yeux, de la tragédie à la comédie. Du cinéma qui célèbre la vie.
Jennifer Alleyn
Cinéaste
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