Mai 68. Paris, dans les rues du Quartier Latin, de la Sorbonne à l’Odéon. Les symboles de l'autorité sont contestés par des millions de grévistes et d'étudiants. Le cinéaste et photographe américain William Klein enregistre au jour le jour assemblées, débats improvisés, manifestations, barricades, bagarres de rues, palabres, utopie en marche, espoirs, résignations, malentendus. Filmé en noir et blanc, caméra au poing, ce film est un document merveilleux sur l’un des moments de contestation politique les plus vigoureux du 20e siècle français.
Réalisateur | William Klein |
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Un des plus beaux titres de film qui soit. Le très grand William Klein déambule dans le Paris de Mai, le Paris en désordre, où le printemps semble monter à la tête des foules. Les badauds se regroupent et s’haranguent. Les gens prennent la parole et en semblent tout étonnés, comme enivrés par leur audace de nommer ce qui coince, ce qui dérange, ce qu’il faudrait réinventer. Klein filme la chronique d’un Paris qui exulte, et où étudiants ouvriers et paysans se rencontrent et rêvent de révolution. Les femmes sont bien là, mais hélas, on leur coupe souvent la parole. On ne connaîtra leurs rêves que plus tard...
Au Théâtre de l’Odéon, où l’on se retrouve pour débattre, un garçon de café termine son discours en larmes. À l’insouciance révoltée des étudiant.e.s, il oppose la réalité des travailleur.e.s. La liberté de parole de Mai et ces échanges entre classes, voilà peut-être l’aspect le plus révolutionnaire. Mais hélas, aux grands soirs qui grondent comme une colère collective et salutaire succèdent les petits matins, la répression et le « retour à la normale » mortifère. Celle-ci se concluera par la réélection massive des gaullistes en juin 68…
Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk
Un des plus beaux titres de film qui soit. Le très grand William Klein déambule dans le Paris de Mai, le Paris en désordre, où le printemps semble monter à la tête des foules. Les badauds se regroupent et s’haranguent. Les gens prennent la parole et en semblent tout étonnés, comme enivrés par leur audace de nommer ce qui coince, ce qui dérange, ce qu’il faudrait réinventer. Klein filme la chronique d’un Paris qui exulte, et où étudiants ouvriers et paysans se rencontrent et rêvent de révolution. Les femmes sont bien là, mais hélas, on leur coupe souvent la parole. On ne connaîtra leurs rêves que plus tard...
Au Théâtre de l’Odéon, où l’on se retrouve pour débattre, un garçon de café termine son discours en larmes. À l’insouciance révoltée des étudiant.e.s, il oppose la réalité des travailleur.e.s. La liberté de parole de Mai et ces échanges entre classes, voilà peut-être l’aspect le plus révolutionnaire. Mais hélas, aux grands soirs qui grondent comme une colère collective et salutaire succèdent les petits matins, la répression et le « retour à la normale » mortifère. Celle-ci se concluera par la réélection massive des gaullistes en juin 68…
Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk