Dans le port de Matane, il y a un traversier, une usine de crevettes, un chantier maritime, des dragues, des barges et un train qui avance et recule tout le temps. Entre les machines modernes et les gestes très anciens, il y a des pêcheurs, des passants, des voyageurs. Il y a ce film. Presque sans paroles, presque sans musique. En balance entre le quotidien ravageur et les parfois merveilleux effets du salin.
Réalisateur | Johanne Fournier |
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Dans ce troisième volet de sa « trilogie du fleuve », la cinéaste matanaise et poétesse du Saint-Laurent Johanne Fournier croise observation documentaire et expérimentation formelle pour contempler les mouvements de la vie dans sa ville d’origine. L’auteur y « prend son temps » pour saisir la cadence singulière du lieu. Sans dialogues, musique ou commentaires, elle scrute dans une série de tableaux majestueux aux compositions soignées le va-et-vient tranquille des activités humaines : les trajets du traversier, le tapis roulant de l’usine de crevettes, le transport des marchandises, le travail sur le chantier naval… Le quotidien semble réglé sur les éléments naturels, mais même le rude hiver gaspésien qui emprisonne Matane dans la glace ne perturbe pas le glissement aérien des gigantesques bateaux sur le fleuve. Magnifiquement photographiée et rythmée par le bruit mécanique des machines, cette ode envoûtante aux habitants du port laisse un parfum salin et une irrésistible envie d’évasion.
Charlotte Selb
Programmatrice et critique
Dans ce troisième volet de sa « trilogie du fleuve », la cinéaste matanaise et poétesse du Saint-Laurent Johanne Fournier croise observation documentaire et expérimentation formelle pour contempler les mouvements de la vie dans sa ville d’origine. L’auteur y « prend son temps » pour saisir la cadence singulière du lieu. Sans dialogues, musique ou commentaires, elle scrute dans une série de tableaux majestueux aux compositions soignées le va-et-vient tranquille des activités humaines : les trajets du traversier, le tapis roulant de l’usine de crevettes, le transport des marchandises, le travail sur le chantier naval… Le quotidien semble réglé sur les éléments naturels, mais même le rude hiver gaspésien qui emprisonne Matane dans la glace ne perturbe pas le glissement aérien des gigantesques bateaux sur le fleuve. Magnifiquement photographiée et rythmée par le bruit mécanique des machines, cette ode envoûtante aux habitants du port laisse un parfum salin et une irrésistible envie d’évasion.
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