Pour affronter les fantômes qui le hantent, le réalisateur palestinien Raed Andoni rassemble un groupe d’ex-prisonniers pour recréer Al-Moscobiya, principal centre de détention israélien, où il a été emprisonné et interrogé à l’âge de 18 ans. Partant de leurs mémoires fragmentées, jour après jour, ils recréent ce lieu dont ils ont fait autrefois l’expérience, reconstituant ainsi l’histoire de ce centre. Au fur et à mesure que les parois des cellules s’élèvent et que la reconstitution s’élabore, les langues se délient et les émotions se libèrent.
Réalisateur | Raed Andoni |
Partager sur |
Je ne pense pas me souvenir de la première fois que j'ai regardé La chasse aux fantômes; je l'ai vu trop de fois à ce jour, et je ne me lasserai jamais de le visionner. Je me souviens cependant très bien d'avoir marché sur le plateau de tournage à Ramallah avec mes deux petits cousins. J'ai vu ces deux enfants interagir avec l'espace; j'ai vu les gens autour d'eux se taire, puis devenir de plus en plus bruyants. Il y avait des rires et des sourires, de la joie et de la bienveillance. Nous entendons beaucoup parler des hommes négligés. Les hommes qui ne sont jamais considérés comme les êtres humains sensibles et délicats qu'ils sont. Les hommes dont la douceur, la bonté, l'amour et la résilience sont réduits à des chiffres. Ces hommes portent en eux des traumatismes et des mondes dont aucun film ne s'est soucié comme l'a fait La chasse aux fantômes. Andoni a porté à l'écran la compassion, la subsistance et l'amour. Ce film n'est pas seulement un témoignage de la façon dont la communauté crée de l'art, mais aussi un véritable testament au cœur du cinéma : le temps et l'espace, et la façon dont, ensemble, nous sommes capables de transformer notre douleur en histoires que nous sommes les seul·e·s à pouvoir raconter. Dans les sons, dans les fragments, dans l'imaginaire et dans la reconstitution, la douleur est portée par tous et toutes.
Nada El-Omari
Cinéaste et écrivaine
Je ne pense pas me souvenir de la première fois que j'ai regardé La chasse aux fantômes; je l'ai vu trop de fois à ce jour, et je ne me lasserai jamais de le visionner. Je me souviens cependant très bien d'avoir marché sur le plateau de tournage à Ramallah avec mes deux petits cousins. J'ai vu ces deux enfants interagir avec l'espace; j'ai vu les gens autour d'eux se taire, puis devenir de plus en plus bruyants. Il y avait des rires et des sourires, de la joie et de la bienveillance. Nous entendons beaucoup parler des hommes négligés. Les hommes qui ne sont jamais considérés comme les êtres humains sensibles et délicats qu'ils sont. Les hommes dont la douceur, la bonté, l'amour et la résilience sont réduits à des chiffres. Ces hommes portent en eux des traumatismes et des mondes dont aucun film ne s'est soucié comme l'a fait La chasse aux fantômes. Andoni a porté à l'écran la compassion, la subsistance et l'amour. Ce film n'est pas seulement un témoignage de la façon dont la communauté crée de l'art, mais aussi un véritable testament au cœur du cinéma : le temps et l'espace, et la façon dont, ensemble, nous sommes capables de transformer notre douleur en histoires que nous sommes les seul·e·s à pouvoir raconter. Dans les sons, dans les fragments, dans l'imaginaire et dans la reconstitution, la douleur est portée par tous et toutes.
Nada El-Omari
Cinéaste et écrivaine
Français
Anglais