Dans cette entrevue accordée à Fernand Seguin, la célèbre écrivaine dévoile les principaux traits de sa personnalité en évoquant les différents âges de sa vie. Anaïs Nin raconte sa vie et l'écriture en parallèle de son journal depuis cinquante ans. Elle raconte sa jeunesse, sa relation compliquée avec son père, ses rencontres fondamentales avec de nombreux artistes célèbres comme Henry Miller et Antonin Artaud. Elle aborde son oeuvre romanesque et explique son refus d'un engagement politique, tout en évoquant ses relations étroites avec la jeunesse américaine anticonformiste des années 1960-1970.
Réalisateurs | Georges Dufresne, Georges Dufresne |
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À l’adolescence, je suis tombée dans l’œuvre diaristique d’Anaïs Nin, bien en vue dans la bibliothèque familiale. Les tomes du Journal étaient posés côte à côte, leurs grosses tranches rose pâle étant particulièrement invitantes pour l’adolescente rêveuse que j’étais. Je me rappelle encore des astérisques qui marquaient le numéro du journal, l’épaisseur et l’odeur des pages. Les éditions en livre de poche et leur couverture fanée. Les portraits intrigants d’Anaïs, le visage baissé, teint de porcelaine et yeux tristes. La lecture du Journal m’a accompagnée des années durant, et à l’écoute de cette entrevue avec Fernand Séguin, l’émotion qu’il suscitait revient avec fulgurance.
Le Journal est une œuvre absolument unique, une aventure au creux de l’expérience humaine. Nin déplie les recoins de son être, époussette son inconscient, transfigure les rencontres et crée à partir de chaque journée les matériaux romanesques pour remplir une existence entière. Elle vogue de rêve en vision, de création en désillusion, baignant ses proches d’un amour profond qui libère plus qu’il n’étouffe. Elle sautille plus qu’elle ne marche. Elle envoûte plus qu’elle ne révèle. Le Journal permet d’entrer dans la maison des mystères et y faire son nid. Anaïs Nin aura transformé un art considéré comme mineur et (parce que?) féminin en une expérience alchimique de dévoilement d’une conscience sans cesse réinventée, à la fois insaisissable et prétexte de tous les mots.
Ce grand entretien avec Fernand Séguin permet d’entr’apercevoir le pouvoir magique de l’artiste, mais pour y goûter réellement, il faut ouvrir le Journal.
Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk
Présenté en collaboration avec
À l’adolescence, je suis tombée dans l’œuvre diaristique d’Anaïs Nin, bien en vue dans la bibliothèque familiale. Les tomes du Journal étaient posés côte à côte, leurs grosses tranches rose pâle étant particulièrement invitantes pour l’adolescente rêveuse que j’étais. Je me rappelle encore des astérisques qui marquaient le numéro du journal, l’épaisseur et l’odeur des pages. Les éditions en livre de poche et leur couverture fanée. Les portraits intrigants d’Anaïs, le visage baissé, teint de porcelaine et yeux tristes. La lecture du Journal m’a accompagnée des années durant, et à l’écoute de cette entrevue avec Fernand Séguin, l’émotion qu’il suscitait revient avec fulgurance.
Le Journal est une œuvre absolument unique, une aventure au creux de l’expérience humaine. Nin déplie les recoins de son être, époussette son inconscient, transfigure les rencontres et crée à partir de chaque journée les matériaux romanesques pour remplir une existence entière. Elle vogue de rêve en vision, de création en désillusion, baignant ses proches d’un amour profond qui libère plus qu’il n’étouffe. Elle sautille plus qu’elle ne marche. Elle envoûte plus qu’elle ne révèle. Le Journal permet d’entrer dans la maison des mystères et y faire son nid. Anaïs Nin aura transformé un art considéré comme mineur et (parce que?) féminin en une expérience alchimique de dévoilement d’une conscience sans cesse réinventée, à la fois insaisissable et prétexte de tous les mots.
Ce grand entretien avec Fernand Séguin permet d’entr’apercevoir le pouvoir magique de l’artiste, mais pour y goûter réellement, il faut ouvrir le Journal.
Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk
Présenté en collaboration avec
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